Yang et Klein.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Monsieur Klein, de Joseph Losey, et After Yang, de Kogonada, sont nos deux sorties de la semaine. Klein et Yang, deux personnages très éloignés – dans le temps, l’époque et le thème – mais qui ont en commun de vivre un destin qui leur échappe. Outre ces deux copies neuves (le Losey est réédité), notre semaine sera rythmée par plusieurs événements, dont un Ciné-club Femis (mercredi), un Club Positif (mardi) et une projection commentée par Reuben Bocobza du programme L’Amour au XXIe siècle (vendredi). Si l’on retrouve évidemment nos précédents films (dont Jungle Rouge, ceux du Cycle Claire Denis, et les autres affichés en fin de lettre), sachez aussi que nous pourrons voir Columbus, le premier film de Kogonada. Ce jeune réalisateur innovant et prometteur nous fait l’honneur d’une visioconférence jeudi à 19h30. Et pour ne pas être trop virtuels, un thé glacé sera servi avant la séance.
Mercredi à 19h30, le Ciné-club Femis s’expatrie au Grand Action pour une projection exceptionnelle d’un de nos récents succès : I Comete, de Pascal Tagnati. Nous aurons ensuite l’occasion de débattre avec le réalisateur Jean-Louis Gonnet, adhérent de l’ACID, ainsi qu’avec les producteurs du film et l’actrice Apollonia Orsoni. Elle est corse, évidemment.
Le lendemain à la même heure, nous vous convions à venir déguster un thé glacé avant de rencontrer, par écran interposé, Kogonada, réalisateur d’After Yang, qui sort cette semaine. Yang est une sorte de grand frère asiatique qui élève la petite fille chinoise adoptée par une famille américaine bourgeoise d’un futur proche. Mais que se passera-t-il « après Yang ? » Pour les chenilles, la fin de vie s’appelle papillon. Qu’en est-il pour les presqu’humains ? Venu du monde de l’art-vidéo et de la réflexion critique, Kogonada propose une délicate esthétique coréenne au cinéma américain. Un film faussement contemplatif, maniant des concepts forts et déroulant une histoire très intrigante qui ne manque pas d’interroger le spectateur. Avant After Yang, qui fut remarqué dans la sélection Un Certain Regard au festival de Cannes 2021, et bénéficie dans nos salles d’une programmation pleine, Kogonada avait réalisé Columbus. Inédite en France, cette histoire d’amitié au rythme singulier sera projetée samedi à 20h50.
Vendredi à 20h30, troisième et dernière séance de L’Amour au XXIe siècle, série de quatre courts métrages réalisés par une nouvelle vague de jeunes cinéastes fédérée par Adrio Guarino. Reuben Bocobza, l’un d’eux, que les habitués du Grand Action connaissent bien, présentera Yannick et Pauline, ainsi que les trois autres films qu’ont dirigés ses amis.
Un Club Positif conclura la semaine mardi à 20h, avec Hatari!, western africain de Howard Hawks, avec John Wayne, of course. Adrien Gombeaud, rédacteur de la Revue Positif, nous dira pourquoi il s’agit d’un film culte.
Parler de film culte introduit parfaitement Monsieur Klein. Né en 1909 dans une famille ultra-conservatrice du Wisconsin, Joseph Losey, révolté par l’injustice sociale, devient communiste à 20 ans. Cet engagement d’inspiration brechtienne, que l’on retrouve dans nombre de ses films, le contraint à s’exiler en Europe, où on le prendra souvent pour un réalisateur britannique. Il en a l’élégance, et en trouve une autre en Alain Delon, lorsqu’il le choisit pour tourner Monsieur Klein en 1976. Vrai-faux Juif Parisien en 1942, Robert Klein va se retrouver piégé dans un monde kafkaïen que Delon traverse avec une indifférence incarnée. A quoi tient le destin ?
Non sans vous inciter à consulter l’ensemble de notre programmation sur les affiches en fin de lettre, voyons ce que l’Enfance de l’Art propose au jeune public. Trois séances pour cause de vacances. Dès trois ans, on pourra trouver Des Trésors plein ma Poche (mercredi à 10h30), ou observer La Cabane aux Oiseaux (jeudi à 10h30). Dimanche à 14h, on jouera aux Indiens sans les cowboys avec Yakari, le petit Sioux. Youyouyouyou !
Belle semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action