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L'Édito

Visions spatiales et nordiques

L'Édito

Visions spatiales et nordiques

Chères spectatrices, chers spectateurs, 

Notre titre fait référence à Mickey 17, le dernier Bong Joon-Ho, une dystopie où Robert Pattinson n’en finit pas de mourir pour renaître. Quant au nord, nous l’accueillons pendant les cinq jours de la première édition de Visions Nordiques. Commençons par les deux ciné-clubs de notre fin de semaine cinématographique. 

Le premier se tiendra lundi soir, quand le Ciné-club La Relève accueillera le compositeur Gabriel Yared (Ha, les quelques notes de piano de 37,2 Le Matin…). Après un concert, Gabriel nous présentera le Talentueux Monsieur Ripley, où Anthony Minghella adapte une nouvelle de Patricia Highsmith, dont René Clément avait tiré Plein Soleil. Le casting de ce film de 1999 (Damon, Law, Paltrow, Blanchett, Seymour Hoffman…) rivalise avec celui de 1960. 

Le lendemain, mardi, ce sera au tour du Ciné-club des Écoles de nous promettre Le Bonheur, petit bijou d’Agnès Varda aux couleurs aussi vives que sa morale est noire. Débat à suivre avec Rémi Dayre, auteur, réalisateur et scénariste.

A part, évidemment, Bergman, on connait assez mal le cinéma des pays nordiques. Et on a tort, car les cinéastes septentrionaux font preuve d’une créativité étonnante. Heureusement, Visions Nordiques, que le Grand Action accueille avec honneur et plaisir du 5 au 9 mars, va nous guider vers les écrans du nord. L’occasion de voir (ou revoir, car il y a aussi des rééditions, comme Breaking the Waves) des films, toujours présentés et/ou suivis de débats. La soirée d’ouverture est consacrée à l’avant-première du film Touch, dont la projection sera suivie d’un débat avec l’acteur Pálmi Kormákur. Parmi les nombreux cinéastes invités, nous aurons la joie de rencontrer Dag Johan Haugerud qui viendra jeudi à 18h30 et vendredi à 11h accompagner les séances de Love, deuxième volet de sa trilogie d’Oslo (Sex Dreams Love) dont le dernier opus Dreams vient de lui valoir l’Ours d’or à la Berlinale 2025. Nous espérons vous voir nombreux afin d’envisager un deuxième Visions Nordiques en 2026, puis un troisième l’année suivante et ainsi de suite… 

Mickey 17, lui, n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il est la dix-septième version de lui-même. Dans le monde futur où il « vit » – entre guillemets car sa vie est un drôle d’éternel recommencement – Mickey a accepté d’être un « remplaçable » (expendable en VO) : chaque fois qu’il meurt, ce qui arrive assez fréquemment dans l’univers cauchemardesque inventé par Bong Joon-Ho, son corps est réimprimé en 3D, avant qu’on lui transfère la mémoire du Mickey décédé, et c’est reparti jusqu’au prochain trépas. Tout va donc pour le mieux dans le pire des mondes, sauf quand deux Mickeys se rencontrent. Après Parasite et sa pluie de récompenses en 2019 (Palme d’Or, 4 Oscar, un César, entre autres), le réalisateur coréen a pris un peu de temps pour adapter le roman d’Edward Ashton (qui s’était contenté de sept Mickey, qu’il nommait « consommables »). Avec la virtuosité (et l’humour noir) qu’on lui connait, Bong Joon-Ho signe là un film de science-fiction déglingué et survitaminé, qui offre un rôle extraordinaire à tous les Robert Pattinson qui incarnent Mickey 17. Un régal… qui fait un peu peur. 

A propos d’Oscar, saluons Adrien Brody qui vient de recevoir, pour la deuxième fois après Le Pianiste, l’interprétation masculine pour The Brutalist, l’expérience filmique de Brady Corbet également récompensée par les prix de la meilleure photographie et de la meilleure musique.

De son côté, Kieran Culkin, a obtenu l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle  pour A real Pain, que réalise et interprète Jesse Eisenberg. Le voyage organisé de deux cousins dans la Pologne de leurs ancêtres et les camps où ils furent exterminés, alterne les grands moments, entre émotion et drôlerie.

Voyez le reste du programme plus bas, et on conclut avec L’Enfance de l’Art qui nous présente mercredi à 14h30, Léo, la fabuleuse histoire de Léonard de Vinci  et, dimanche à 14h, Les Temps Modernes.

Belle semaine. 

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action