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L'Édito

Travail et libération.

L'Édito

Travail et libération.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Chouette huitaine où nous commémorons le travail (pas forcément le vrai, mais tous les travaux, y compris ceux qui produisent du rêve, comme le cinéma) et, une semaine plus tard la chute du Reich nazi. Youpi ! Qui dit fêtes, dit jours fériés, et comme ça rime avec ciné, allons-y !

En vedette cette semaine Le Solitaire, premier long métrage de cinéma de Michael Mann, dans sa nouvelle livrée sur copie numérique flamboyante. Egalement à l’affiche, tous nos favoris des derniers mois : Hugo Cabret, le gavroche cinéphile de Martin Scorsese qui réussit la prouesse de demeurer en salle alors qu’il est déjà disponible en DVD, Terraferma, d’Emanuele Crialese, réalisateur du formidable Respiro et qui signe ici un film vibrant sur l’immigration clandestine – sujet important en ces périodes où l’on parle trop de frontières et pas assez d’humanité – et puis Go Go Tales, d’Abel Ferrara, cinéaste de la marge qui nous y plonge par le délicieux truchement d’un cabaret new yorkais à la dérive. Et puis bien sûr, il y a Bellflower, d’Evan Glodell, portrait d’une certaine jeunesse américaine, désabusée et rêveuse, même, et surtout, dans le n’importe quoi. Les bricolages hasardeux des personnages principaux (on a du mal à utiliser le vocable « héros »), dont un lance-flamme post apocalyptique et une Buick customisée surnommée « Médusa », nous ont inspiré un hommage aux Muscles Cars. Ainsi nous poursuivons notre programme dédié à ces bolides vitaminés : mad cars vrombissantes de Mad Max 1 et 2, Plymouth Valiant de Duel, de Spielberg, Mustang bondissante de Bullitt, de Peter Yates, De Lorean volante du Retour vers le Futur de Zemeckis, Ford trippantes de La Fureur de Vivre, Plymouth tuante dans Christine, de Carpenter, et voitures hurlantes sur le Boulevard de la Mort, de Tarantino.

Autre cycle dans un tout autre genre, celui que nous consacrons au récemment disparu Tonino Guerra, scénariste emblématique d’Antonioni et de bon nombre des cinéastes majeurs de la seconde moitié du XXe siècle. Pour Michelangelo, il écrivit (entre autres) L’Eclipsele Désert Rouge et Blow Up ; et puis (toujours entre autres), pour Tarkovski, il scénarisa NostalghiaGinger et Fred pour Fellini et, pour Angelopoulos, Le Regard d’Ulysse.

Voilà. Il serait peut-être temps de parler un peu du Solitaire, alias The Thief, un braqueur génial qui, lors d’un long séjour en prison, a eu le temps de fomenter ce fameux dernier coup, celui dont rêve tous les truands en quête d’une vie « normale ». Sauf qu’à trainer dans les bas-fonds, on a toujours de la boue sous les bottes. Et cette boue colle aux basques de James Caan, héros de ce polar enlevé, premier long métrage de cinéma Michael Mann. La lumière crue, l’intrigue limpide et le montage sec donnent au film une vraie force, que Caan incarne avec conviction. L’ensemble a permis à Mann de poser les bases de son cinéma et accessoirement, lancer sa carrière.

On termine avec l’Enfance de l’Art ? D’accord ! Ce sera avec les trois Mousquetaires, du vrai « cape et d’épées », signé George Sidney en 1948.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action