Tout le monde apprend.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Claire Simon nous emmène à l’école, dans une banlieue parisienne populaire. Apprendre est une immersion aux côtés des nouveaux hussards de la République : les femmes et les hommes qui enseignent aux enfants d’aujourd’hui. Bon courage. Notre sortie de la semaine sera présentée par sa réalisatrice mercredi à 14h30, et lancera les événements : une séance organisée par des étudiants d’Assas, ce même mercredi à 19h30 pour revoir The Neon Demon suivi d’un DJ-set, et un Ciné-club de l’AFSI le lendemain à 20h avec Coupez !. Suivra, dimanche, un Ciné-club CMC pour parler des costumes du Comte de Monte-Cristo, et on boucle mardi à 20h avec le débat du Ciné-club des Ecoles autour de la célèbre dystopie Battle royale.
Des étudiants parisiens se retrouvent parfois au cinéma pour partager un film et faire la fête. Mercredi à 19h30, après la projection de The Neon Demon, où Nicolas Winding Refn suit l’ascension et les cauchemars d’une jeune mannequin (Elle Fanning), le DJ-Set d’Assas Sound Code ambiancera la salle.
Le son est un élément essentiel d’un film, et le Ciné-club de l’AFSI aime à donner la parole aux artisans qui en assurent la qualité. Jeudi à 20h, celles et ceux qui ont travaillé sur le comique et sanglant Coupez ! de Michel Hazanavicius en débattront dès que les lumières se rallumeront.
L’événement suivant se tiendra dimanche à 17h où, dans le cadre d’un Ciné-club CMC, nous accueillerons Thierry Delettre, créateur des costumes, et Valia Sanz, cheffe décoration costumes (teintures et bijoux), deux postes importants pour un film… en costumes ! C’est le cas de la nouvelle adaptation du Comte de Monte-Cristo, interprétée par Pierre Niney, et mise en scène par Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière.
Olivier Hadouchi, auteur de Kinji Fukasaku, un cinéaste critique dans le chaos du XXe siècle, viendra nous parler du réalisateur de Battle royale, qu’il nous montrera lors du Ciné-club des Ecoles de mardi 20h. Dans ce film de l’an 2000 qui précèdera le débat, le cinéaste japonais imaginait un état totalitaire poussant des étudiants à s’entretuer dans un jeu de massacre. Les créateurs coréens de la série Squid Game s’en inspirèrent sans doute largement.
Sous ses dehors d’une grande simplicité – on pose une caméra dans une école de la République – Apprendre, le nouveau documentaire de Claire Denis (elle viendra nous le présenter mercredi à 14h30), est une sacré gageure. Mais la réalisatrice capte des moments d’une incroyable force et d’une grande sincérité, qui devient d’ailleurs parfois inquiétante (l’échange autour de la religion). La caméra de Claire Denis réussit à saisir, sur le vif et sur le fil, les rapports qui se jouent au sein de l’école. On constate les lacunes des élèves, on sent leurs difficultés, l’instabilité de certains et des tristes certitudes d’autres. Claire observe surtout avec une admiration que l’on partage l’extraordinaire abnégation des personnes qui initient ces enfants à la géographie et la musique (autre séquence édifiante, où la classe devient sociale), les ouvrent au sport et à la culture, leur enseignent le calcul, les règles de grammaire et celles du vivre ensemble. Au-delà de la qualité des images (et du son, remarquable dans des conditions que l’on n’imagine pas facile), Apprendre nous interroge, et montrera à beaucoup de nos spectateurs qu’il y a une autre réalité scolaire que celle du 5e arrondissement ; il faut la prendre en compte et l’aider à s’élever. Ça, on doit tous Apprendre à le faire.
Comme chaque semaine, nos récents succès sont à retrouver en affiche au bas de cette page, et on conclut avec l’Enfance de l’Art et ses deux séances. Mercredi à 14h30, les petits ne resteront pas de bois devant Monsieur Bout-de-bois et, dimanche à 14h, nous visiterons en famille Le Château des singes, de Jean-François Laguionie.
Juste un mot d’hommage qu’on a oublié la semaine dernière : David Lynch est mort et on est triste. Depuis Bertrand Blier l’a depuis rejoint au paradis des cinéastes… mais il fera un petit passage par le purgatoire. Merci à eux deux.
Belle semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action