Tout ira bien.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Ce titre en forme de promesse est un emprunt au nouveau film de Wim Wenders que nous avons le plaisir de vous présenter cette semaine. Every Thing will be Fine, avec James Franco, Charlotte Gainsbourg, Marie-Josée Croze et Rachel McAdams, a été tourné en 3D. Et c’est dans ce format voulu par le réalisateur que nous le projetterons majoritairement. Tout ira également bien avec les trois événements de la semaine. Ça commence jeudi avec Tous les Autres s’appellent Ali, de Fassbinder, proposé par le Cinéma-Club. Samedi soir, retour de I Like Cinéma, dont les votants ont plébiscité Les Bronzés font du Ski, de Patrice Leconte, un vrai film de samedi soir avec le fameux planté de bâton. Mardi, nous terminerons la semaine de façon plus cérébrale avec le Ciné-Club Univers Convergent de Cédric Villani. Ce sera devant Contagion, de Steven Soderbergh où là, en l’occurrence, tout va mal. Enfin, Le Cycle Manoel De Oliveira, et celui de Michael Mann, dans la foulée de Hacker, conservent quelques séances.
Werner Rainer Fassbinder, fulgurant talent mort à 37 ans seulement, eut le temps de réaliser une trentaine de films, d’écrire et de monter autant de pièces de théâtre, de faire souvent l’acteur, et de révolutionner le cinéma allemand, voire international, des années 70.
Bonne idée que celle du Cinéma-Club de revoir Tous les Autres s’appellent Ali, histoire d’amour du réel et du racisme, inspiré par Tout ce que le Ciel Permet, de Douglas Sirk. La projection de jeudi 20h30 sera suivie d’un débat animé par Peter Gras, enseignant et critique, et se prolongera autour d’un cocktail.
Outre Les Bronzés font du Ski que l’on revoit toujours avec plaisir et qui a été choisi par I Like Cinéma samedi soir, l’autre événement de la semaine se tiendra mardi à 19h30. Pour ce Ciné-Club Univers Convergent, Cédric Villani a convié son homologue mathématicien Marc Barthélémy, Didier Houssin, de l’ANSES, et le virologue Jean-Claude Manuguerra. Car de virus il est question dans Contagion, où Steven Soderbergh nous raconte la mécanique implacable d’une épidémie aussi mortelle que fulgurante. Un film avec une pléiade de stars (Damon, Winslet, Cotillard, Paltrow…) et un scénario hypra tendu. Espérons que le débat nous rassure un peu…
Tomas, un jeune romancier un peu sec, se dispute avec sa compagne et part faire un tour de voiture pour se détendre. Il neige, aucune visibilité, et Tomas tue un garçon qui traversait la route. Quelques années plus tard, le romancier transforme cette épreuve traumatisante en succès littéraire. Mais le livre ne suffit pas à faire taire les souvenirs, et Tomas n’en a pas fini avec son passé. Every Thing will be Fine est un film sur la culpabilité. Un thème qui travaille Wim Wenders et traverse son œuvre. Est-il légitime d’exploiter la réelle douleur des autres pour faire naitre de l’art ? Lorsqu’il avait filmé – avec son consentement – l’agonie de Nicholas Ray dans Nick’s Movie, le réalisateur s’était demandé s’il était autorisé à s’approprier cette mort pour en faire du cinéma. L’existence du film donne une réponse. L’histoire de Every Thing will be Fine est due à un jeune scénariste scandinave, Bjorn Olaf Johannessen, dont Wenders avait repéré le script de Nowhere Man. Un an plus tard, Wenders reçut par la poste le premier jet de Every Thing will be Fine, et les choses allèrent vite. James Franco, artiste protéiforme s’est imposé au réalisateur pour incarner Tomas. Rachel McAdams, boule d’énergie, joue sa compagne, et Charlotte Gainsbourg, toute en retenue, la mère de l’enfant mort. Prenant toujours le public à contrepied, Wenders a choisi de tourner son film en 3D. Surprenant pour un récit plutôt intime et tragique ! Mais, après avoir expérimenter la troisième dimension pour son documentaire sur Pina Bausch, il avait noté qu’elle saisissait les moindres détails du jeu des acteurs. C’est donc au plus près de ses personnages qu’il nous propose de suivre cette tragique histoire, qui est d’abord un film magnifique.
Vite, vite le reste du programme, avec toujours Hacker, le dernier techno thriller de Michael Mann, accompagné d’une petite partie de son Cycle (Le Solitaire et Heat), et toujours notre hommage à Manoel de Oliveira avec une dizaine de films. Terminons avec l’Enfance de l’Art, et La Flèche Brisée, un classique du western de Delmer Daves avec le toujours impeccable James Stewart, et James Chandler qui interprète le chef indien Cochise. Hugh.
Bonne semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action