Tous les cinémas.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Art protéiforme, le cinéma se décline en une multitude de genres, de formes, d’époques, de pays, de styles. Nos trois événements et notre sortie de la semaine – le très beau Moonrise de Franck Borzage – donnent une idée de cette variété qui nous est si chère. Côté événements, jeudi, Ciné-ma Russie nous convie à voir avec Irène Frain L’Étoile d’un Merveilleux Bonheur ; dimanche à 16h, unique projection de la version Director’s cut de Midsommar, et mardi soir, Ciné-club Louis Lumière avec la sympathique Sabine Lancelin pour nous parler de Our Madness. Soit : du classique hollywoodien, de l’épopée soviétique, du fantastique tordu et de l’onirisme africain. Et pour accentuer la diversité, Evil Dead 2, Ad Astra, Once Upon a Time… in Hollywood et quelques autres complètent notre riche programme.
Venez jeudi à 19h30 pour trinquer avec Irène Frain, qui dédicacera son dernier livre Je Te Suivrai En Sibérie. Invitée de Ciné-ma Russie, la romancière nous fera aussi part de sa passion pour le film de Vladimir Motyl, « incontournable passeport émotionnel », dit-elle. Réalisé en 1975, L’Étoile d’un Merveilleux Bonheur évoque la juste révolte d’officiers russes contre le Tsar Nicolas 1er. Lors de ce moment de bravoure, le courage des femmes répondit à l’héroïsme des militaires.
Grand styliste, l’Américain Ari Aster renouvelle avec brio le genre fantastique et propose des images superbes, mais incroyablement dérangeantes. Après le remarqué Hérédité, il revient avec Midsommar, où un rassemblement new-age en Suède – robes blanches, couronnes de fleurs et gourous habités – tourne au cauchemar. Pour saluer la sortie DVD du film, nous vous proposons, dimanche à 16h, de le voir sur grand écran et dans sa version Director’s cut de 2h50.
On adore Sabine Lancelin ! Ça tombe bien puisque, mardi à 20h, le Ciné-club Louis Lumière a eu la bonne idée d’inviter cette jeune chef-opératrice qui a éclairé Our Madness. João Viana, le réalisateur de cette fable poétique troublée par la violence des hommes, nous donne à voir un Mozambique fantomatique, sublimé par le magnifique noir et blanc dont Sabine a la responsabilité. Elle se fera un plaisir de nous en parler, et le plaisir sera partagé, puis prolongé par un cocktail.
Frank Borzage (1893-1962) est l’un des maîtres américains du mélodrame. Moonrise s’inscrit dans cette veine, et c’est une chance de découvrir la version restaurée de cette réussite d’un réalisateur qui accordait tant d’importance à la lumière et au décor. Le titre français – Le Fils du Pendu – porte la problématique de Danny (Dane Clark), que la condamnation paternelle met au ban de la communauté. Rejeté, conspué, maltraité, il finira par se venger de la pire des manières. Gail Russel, actrice prometteuse de l’année 1948 lors de laquelle le film fut réalisé, s’abîmera dans l’alcool. Mais elle forme avec Danny un couple bouleversant et tragique, sous la lune qui se lève, donc au Moonrise.
Dans un genre très différent, trash, sanglant et drôle, Evil Dead 2, de Sam Raini, poursuit sa carrière sur copie 4K restaurée. Egalement au programme, les derniers films de quelques grands réalisateurs : Once Upon a Time… in Hollywood, de Tarantino, version longue ou courte, mais en 35mm, ainsi que Un Jour de Pluie à New York , marivaudage de Woody Allen et Ad Astra, sidérant voyage intersidéral de James Gray. Du même, vous pourrez aussi voir Two Lovers et We Own the Night, et, de Buster Keaton, Le Dernier round. Un dernier mot pour vous annoncer que mercredi prochain, nous ressortons The Stunt Man, comédie assez cinglée et invisible depuis 40 ans de Richard Bush. Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de lui, mais Tarantino l’adore.
On conclue avec l’Enfance de l’Art qui reconduit son programme de la semaine passée. Mercredi 14h30, Les Espiègles, dessins animés inspirés de Janis Cimermanis et, dimanche à 14h, Le Jour où la Terre s’arrêta, de Robert Wise.
Belle semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.