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L'Édito

The lost city of succès.

L'Édito

The lost city of succès.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Tout le monde (ou presque) était certain que le dernier James Gray, The Lost City of Z, un film d’aventure plein d’allant, de beauté et de vanité, cartonnerait. Nous étions également convaincus que talentueux Jeff Nichols, muni d’un sujet aussi puissamment lyrique et symbolique que la bataille civique des Loving, trouverait son public. Parier sur Certain Women, de la contemplative Kelly Reichardt, semblait plus aléatoire. Mais la délicatesse de ces Certaines Femmes emportèrent nos réserves. Une flatteuse réputation festivalière avait précédé l’arrivée de Manchester by the Sea que nous accueillîmes avec espoir et enthousiasme.
The Lost City of Z est un tel succès qu’il mérite un Cycle James Gray ; grâce à leur noblesse, les Touchants Loving restent stables et les Certaines Femmes s’envolent, tout comme les autres films du Cycle Kelly Reichardt. Et nous entamons notre quinzième semaine à Manchester, illuminée par l’oscarisé Casey. Ces quatre films de qualité sont portés par des personnages puissants et la vision d’un auteur, deux clés essentielles d’une bonne histoire. Ils reflètent aussi le large spectre du cinéma américain que nous aimons et défendons ; un cinéma libre, innovant, ambitieux et vivant, à l’image du cinéma indépendant qui nous plait. Et à vous aussi, ce dont on vous remercie.

Nos « succès » laissent un peu de place à plusieurs événements qui vont animer cette semaine. ça commence dès mercredi à 18h avec une avant-première militante et goûtue. Après le documentaire Zéro Phyto 100% Bio, le réalisateur Guillaume Bodin continuera de promouvoir une meilleure alimentation, en parole lors du débat, puis en liquides et solides lors du somptueux buffet naturel à suivre.

Jeudi à 20h30, le Ciné-Club des Ecoles nous séduira avec Jane Fonda et Alain Delon, Les Félins du célèbre polar romantique de René Clément. Denitza Bantcheva, auteur et grande connaisseur du réalisateur, animera le débat qui suivra le projection de ce film chaud et glaçant à la fois.

Que l’on soit ou non en période électorale, il est toujours bon de parler d’Europe. C’est l’objet de la onzième édition du Festival l’Europe autour de l’Europe, rendez-vous parisien du cinéma européen, qui propose ce week-end de rendre un hommage mérité à Jean-Claude Carrière, le plus grand conteur du cinéma contemporain. Nous y verrons notamment Sauve qui peut (la vie) du toujours étonnant Jean-Luc Godard, Max mon amour, ode à la passion simiesque de Nagisa Oshima, le Tambour, Palme cannoise de Volker Schlöndorff, et Le grand Amour, de Pierre Etaix. Jean-Claude Carrière nous fait l’amitié de venir présenter les deux projections de 19 h du week-end : samedi ce sera Valmont, l’adaptation des Liaisons Dangereuses de Milos Forman, en avant-première avant sa prochaine ressortie sur nos écrans, et dimanche Danton, interprété par l’audacieux Depardieu pour Andrzej Wajda.

Avant de conclure avec l’Enfance de l’Art, rappelons-vous qu’il faut voir les films cités en début de lettre, et particulièrement le dernier arrivé : The Lost City of Z. James Gray romance l’histoire vraie du colonel Fawcet, brillant sujet de la Reine Victoria, que le sens du devoir, le goût de l’aventure et la nécessité de l’ambition poussent à quitter femme et enfants pour une périlleuse expédition amazonienne à la gloire de l’empire britannique. Les images somptueuses (tournées en 35mm sous le contrôle de Darius Khondji) donne une puissance épique à cette fresque de l’orgueil, du pouvoir et de l’intime. 2h20 de grand cinéma, aboutissement du travail de James Gray, dont un Cycle permettra de revoir certains opus (La Nuit nous appartient, Two lovers et The immigrant).

Et l’Enfance de l’Art donc ? Ce sera Le Royaume des Chats, un dessin animé de Hiroyuki Morita (mercredi), et Monte là-dessus, un classique du burlesque d’Harold Lloyd (dimanche).

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du GA