Temps libre.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
On espère que vous êtes en RTT, en vacances, en retraite, et que vous n’avez pas le bac à préparer, car il va vous falloir du temps pour profiter de tout ce que le Grand Action vous propose cette semaine. Le Colloque Hammer suivi du Cauchemar de Dracula, puis Broken Flowers proposé par le Cinéma-Club, le programme Havard in Paris où l’on reverra la Bataille de Solferino et un Ciné-Club Positif avec le Vent de la Nuit pour finir la semaine.
Outre ces quatre événements, il y a aussi deux cycles : celui de Fassbinder, qui s’étoffe notamment de Querelle et des derniers épisodes de Berlin Alexanderplatz, et un nouveau sur Nicholas Ray, pour annoncer la ressortie de A l’Ombre des Potences la semaine prochaine. Allez, si vous avez encore 4h11 de libre, l’ultime version de Il Etait une Fois en Amérique est toujours à l’affiche.
Prenons les choses dans l’ordre avec, dès mercredi 19h, Ie Colloque Hammer, en présence de Marc Caro, Gérard Lenne, Nicolas Stanzick, Christophe Lemaire, Bernard Charnacé et Caroline Munro. Ces réalisateurs, auteurs, critiques, acteurs, savent ce que le cinéma doit à ce célèbre studio britannique. Fondé en 1934 par un bijoutier et un propriétaire de salle (dira t-on jamais l’importance de cette corporation ?), La Hammer Film Productions va connaître son âge d’or après-guerre grâce au flambeau repris par les enfants des fondateurs. Le Studio Gray, une grande bâtisse en bord de Tamise, va permettre de créer les décors des films fantastiques qui deviendront la marque de fabrique Hammer dans les années 50 et 60. Un style à part qu’elle doit aussi à des réalisateurs de talent, tel Terence Fischer, et des acteurs formidables, comme Peter Crusching et Christopher Lee. Les trois cités sont à l’affiche du Cauchemar de Dracula que nous verrons mercredi, une emblématique relecture so british and so Hammer du mythe des Carpates.
Jeudi à 20h30, le Cinéma Club nous propose de suivre la quête de Bill Murray, un père que la mystérieuse lettre d’un fils inconnu lance sur les traces de son passé amoureux. Dans Broken Flowers, Jim Jarmusch dresse le touchant portrait d’un homme et d’une génération, servi, comme toujours chez Jim, par une excellente bande son. Le critique René Marx animera le débat et poursuivra l’échange lors d’un cocktail.
Le projet Harvard in Paris propose de mettre en lumière notre ville qui l’est déjà naturellement, en faisant intervenir deux urbanistes : Renaud Paque et Fabienne Giboudeaux. Ils nous proposeront de mieux comprendre Paris, après la vision d’un moment très particulier – l’élection de François Hollande – qu’en a donné Justine Triet. Film plein d’allant et d’énergie, la Bataille de Solferino revient sur cet historique 6 mai 2012, à travers la vie d’une jeune journaliste (Laetitia Dosch) perturbée par l’arrivée de son ex, père de son enfant et assez largué, interprété par Vincent Macaigne.
La semaine événementielle se clôturera mardi à 20h avec le Ciné-Club Positif du mois, animé par Elise Domenach. Nous y verrons et débattrons du Vent de la Nuit, une histoire d’amour (forcément) où Philippe Garrel filme avec son habituelle élégance nostalgique Catherine Deneusve, le regretté Daniel Duval et Xavier Beauvois.
Tous ces événements ne nous laissent que peu de place pour annoncer le Cycle Nicholas Ray. En même temps, nous vous savons cinéphiles et nul besoin de vous faire l’article sur cet immense cinéaste dont l’influence est revendiquée par Truffaut, Godard, Scorsese, Wenders et Tarantino. La ressortie la semaine prochaine de A l’Ombre des Potences, grand western avec James Cagney, nous donne l’occasion de vous inviter à revoir Johnny Guitar, Les Amants de la Nuit, La Fureur de Vivre et quelques autres films, dont l’expérimental et testamentaire We Can’t Go Home Again.
Nous n’énumérerons pas non plus la longue liste de la pourtant courte carrière de Rainer Werner Fassbinder que célèbre son cycle. Nous vous renvoyons à notre site pour avoir les détails des films proposés, mais sachez que Querelle, dont il ne terminera pas le montage, et les derniers épisodes de la saga allemande de Berlin Alexanderplatz sont au programme.
Deux séances encore pour Il Etait une Fois en Amérique et une pour l’Enfance de l’Art qui persiste à nous montrer L’Homme Invisible de James Whale.
Bonne semaine de cinéma.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Gran