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L'Édito

Sublime, furieusement sublime.

L'Édito

Sublime, furieusement sublime.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Notre titre parodie la fameuse formule durasienne, puisque cette chère Marguerite est sujet du programme du Collectif jeune Cinéma – Duras pour toujours ! de jeudi 20h. Mais elle doit composer avec Furiosa : une saga Mad Max, furieux dernier opus réalisé par George Miller sur son guerrier de la route ; en l’occurrence, c’est une guerrière. Outre cette sortie qui vient d’être montrée aux festivaliers cannois (qu’elle a séduits), vous aurez aussi le plaisir et la possibilité de voir nos films des précédentes semaines, et de participer à nos deux autres événements de la huitaine : L’avant-première de L’Enfant qui mesurait le monde, présence de Takis Candilis, son réalisateur invité par Les Rendez-vous du cinéma grec (vendredi 20h) et le Ciné-club Yda de samedi 16h. 

Jeudi à 20h, le Collectif jeune Cinéma nous invite à retrouver le travail d’une grande dame de l’expérimentation, la sublime Marguerite Duras pour toujours ! Nous verrons ce soir-là ses deux volumes de Cygne Absis, et d’autres courts-métrages déroutants d’Anna Salzberg et Mehdi Ahoudig, de Marylène Negro et de Dominique Noguez.

Grand monsieur du petit écran (il dirigea la fiction sur TF1 et les programmes de France Télévisions), Takis Candilis renoue avec le grand qui accueillit ses premières amours. Les Rendez-vous du cinéma grec l’ont invité vendredi à 20h pour présenter en avant-première son dernier film, L’Enfant qui mesurait le monde, adapté d’un roman de Metin Arditi. C’est un honneur de recevoir Takis qui n’avait plus réalisé de film depuis… 1982 ! Il trouve un magnifique sujet dans le drame d’un promoteur qui, confronté au décès de sa fille, revient dans sa Grèce natale. 

Samedi à 16h nos amis vietnamiens du Ciné-club Yda nous proposent une comédie familiale, Bố Già (Papa, pardon en V.F.) de Tran Thanh et Ngoc Dang Vu. Le premier des deux joue le rôle d’un père dont le quartier est constamment inondé et la famille très compliquée.  

En 1979, et plus encore en 1981 avec la sortie du « 2 », on découvrait un monde effrayant et cauchemardesque, mais tellement obsédé par le pétrole qu’il n’est peut-être pas si éloigné du nôtre. L’Australien George Miller avait alors parfaitement su utiliser l’immensité de son île continent pour inventer la saga Mad Max, et imposé un nouveau héros dans des décors incroyables arpentés par des véhicules improbables. Mel Gibson endossa le costume pour les trois premiers opus et remisa son blouson en 1985. Il fallut attendre 30 ans pour que Miller le ressorte, le dépoussière et le propose à Tom Hardy pour Fury Road. Dans ce film impressionnant, on faisait la connaissance de Furiosa, pendant féminin du guerrier de la route, incarnée par Charlize Theron. Dans le Furiosa qui sort ce mercredi, Miller raconte sa genèse et comment elle perdit son bras, suppléé par une redoutable prothèse. Anya Taylor-Joy est la jeune Furiosa de ce prequel, qui montre que le réalisateur n’a perdu ni sa vista, ni sa créativité, ni son efficacité. Certaines des cascades demandèrent que près de 1000 personnes soient sur le plateau ! Et ça se voit. 2h38 de fureur qu’apprécieront les amateurs du genre. Nous en sommes.

On retrouve évidemment tous nos récents succès, le très charmant et bizarre Jardin qui bascule, où plane la sublime (encore) Delphine Seyrig devant la caméra poétique de Guy Gilles, l’indispensable État limite, où Nicolas Peduzzi ausculte notre santé publique, et le Cycle Paul Verhoeven, qui accompagne Robocop – 50% humain, 50% machine, 100% flic. Tous les autres plus bas.

Dernières lignes pour l’Enfance de l’Art. Mercredi à 14h30, nous connaitrons La Vie de château, de Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’limi, et dimanche à 14h, partirons pour le camp scout de Moonrise Kingdom, de Wes Anderson.

Belle semaine. 

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du GA.