Sororité et fraternité.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
La sororité, Delphine Seyrig a su la capter, de façon presque miraculeuse, dans son film Sois belle et tais-toi, que nous sommes heureux de vous présenter mercredi en présence d’invitées capables de la célébrer. La fraternité est au cœur du cinéma de Steven Spielberg, dont un cycle en deux parties annonce la sortie prochaine de The Fabelmans. Outre ces deux temps forts, nous verrons aussi un Ciné-club des Ecoles, les courts métrages issus de La Résidence des 168h, un GrecDoc et une projection spéciale de Her, de Spike Jonze, dimanche à 20h. Et puis évidemment, de Aftersun à Tár, en passant par Babylon, les deux Wells (Le Procès et F for Fake), et quelques autres, nos récents succès gardent l’affiche.
Mercredi à 20h, faisons donc place à la sororité avec Sois belle et tais-toi. Titre ironique, puisqu’il s’agit pour Delphine Seyrig de faire parler librement des actrices stars des années 70, magnifiquement captées par la caméra vidéo que Carole Roussopoulos tenait à l’épaule. Au générique de ce geste cinématographique et militant, où le discours se construit devant l’objectif, Jane Fonda, Shirley MacLaine, Maria Schneider, Juliet Berto et quelques autres qui devaient supporter le patriarcat cinématographique de l’époque… et n’hésitent pas à en rire ! Égérie contemporaine de ce combat toujours d’actualité, Adèle Haenel sera dans la salle pour nous présenter le film, accompagnée de la comédienne Nadège Beausson-Diagne, qui connaît aussi le harcèlement, et de Nicole Fernández Ferrer, ancienne Déléguée générale du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir. On doit à cette institution, cofondée par Seyrig, Roussopoulos, Ioana Wieder et leur association les Insoumuses, d’avoir sauvé de l’effacement les bandes vidéo de Sois belle et tais-toi, avant que la Bibliothèque Nationale de France ne restaure ce film aussi essentiel que touchant. L’inoubliable Fée des Lilas paya au prix fort sa liberté et son féminisme, qui l’éloignèrent des tournages. Plus de 40 ans avant #MeToo, Delphine Seyrig l’annonçait ; qu’elle en soit remerciée, et quelle joie d’entendre sa délicieuse voix.
Jeudi à 20h, le brillant critique de Positif N.T. Binh animera le Ciné-club des Ecoles lors duquel nous verrons Le Retour. Ce film d’Andreï Zviaguintsev, histoire de fratrie et de paternité, obtint le Lion d’Or à Venise en 2003.
Autre ambiance vendredi, toujours à 20h, où Marie Léa Regales et Jean-Mathieu Massoni, ainsi que Simon Gaillot et Arnaud Khayadjanian nous montreront les courts métrages qu’ils ont réalisés dans l’urgence et le cadre stimulant de La Résidence des 168h.
Dimanche à midi, les fans du GrecDoc se retrouveront pour voir et surtout écouter My Rembetiko blues, où Mary Zournazi raconte l’histoire de cette musique née de l’exil et de la rue.
Mercredi prochain, nous aurons le plaisir de vous présenter The Fabelmans, où Steven revient sur son enfance et son désir de cinéma. Pour accompagner cette sortie, nous vous proposons une quasi intégrale de la filmo de l’auteur en deux parties. Commençons le Cycle Steven Spielberg – Partie 1 avec le délirant 1941 (avec Dan Aykroyd et John Belushi, alias The Blues Brothers), le sérieux Pentagon Papers, l’engagé Amistad, le touchant Cheval de guerre, le mythique E.T., le pétillant Arrête-moi si tu peux, le respectueux Les Aventures de Tintin, l’efficace Guerre des mondes, le méta Ready Player One, la féérie tendue de Jurassic Park, et le spectaculaire de sa suite Le Monde perdu. Notre fatras d’adjectifs donne une idée de la variété du talent de Monsieur Spielberg, et de sa capacité de transformer tout ce qu’il filme en or.
Non sans vous rappeler que vous pouvez aussi voir dans nos salles tous les films dont les affiches concluent cette lettre, terminons avec l’Enfance de l’Art. Mercredi à 14h30, nous grimperons Tout en Haut du Monde avec Rémi Chayé et, dimanche à 14h, visiterons Mes Voisins les Yamada, guidés par Isao Takahata.
Sororale semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action