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L'Édito

Semaine de transition.

L'Édito

Semaine de transition.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Cette semaine, nous vous proposons deux événements – la clôture mercredi du Smells Like Teen Spirit Festival #7 en présence de Damien Manivel et un Image & Parole vendredi devant THX 1138 – et nos succès de la rentrée auxquels nous laissons une large place avant nos nombreuses sorties de fin d’année.

Le septième Smells Like Teen Spirit Festival qui, comme chaque année, a suscité de nombreux débats, rencontres et découvertes va tirer ses derniers feux mercredi à 20h. Damien Manivel animera la soirée en nous montrant L’Île, refuge d’une bande d’ado qui fête la fin de l’été, des vacances et, donc, de la jeunesse. Rendez-vous l’année prochaine pour le #8 de son festival.

C’est évidemment notre ami chercheur Carlos Tello qui sera aux manettes du ciné-club Image & Parole de vendredi 20h. Spécialiste du transhumanisme, il sera dans son élément pour débattre avec Fleur Hopkins, après la projection de THX 1138, dénonciation d’une société concentrationnaire déshumanisée que l’on peut voir comme le prolongement cauchemardesque de la nôtre.

Parlons des films à l’affiche. Au programme deux films importants de David Cronenberg, Faux-Semblants et Le Festin Nu. Si le premier, chirurgical et maniaque – ça fait partie du sujet – ausculte la folie de deux jumeaux gynécologues incarnés par le virtuose Jérémie Irons, le second plonge dans les délires d’un grand défoncé. Les paradis artificiels de Williams S. Burroughs, auteur du livre inadaptable qui inspire le film, sont bien inquiétants, mais parfois drôles. Une œuvre singulière, adjectif qui peut s’appliquer à chaque réalisation de Cronenberg.

Un film de Martin Scorsese constitue toujours un événement dans le monde de la cinéphilie. Dans Killers of the flower Moon, cet immense cinéaste pour évoque une sombre page de l’histoire américaine où, non contents de spolier les natives, les colons blancs les assassinèrent. Toute cette horreur pour s’approprier le pétrole découvert par hasard sur la réserve des Osages. Brièvement riche, ce peuple amérindien intégra certes quelques codes importés – belles bagnoles, beaux costards – mais tenta surtout de préserver sa sagesse millénaire, que Scorsese saisit par quelques grands moments de cinéma.

Toujours au programme aussi, Le Procès Goldman, où Cédric Kahn recrée l’ambiance électrique de la Cours d’Assises qui jugea (et innocenta) le gangster révolutionnaire iconique des années 70. Arieh Worthalter et Arthur Harari, son avocat Kiejman, sont tranchants. On peut encore voir Jeune Cinéma, le brillant documentaire qu’Yves-Marie Mahé consacre au fameux Festival du Jeune Cinéma d’Hyères qui s’épanouissait dans ces mêmes années. Au programme aussi Hester Street, curieux voyage dans le New-York juif de la toute fin du XIXe siècle de Joan Micklin Silver, et Le Gang des Bois du Temple, thriller très contemporain de Rabah Ameur-Zaïmeche.

Concluons avec l’Enfance de l’Art, non sans annoncer que mercredi prochain, la série des sorties débute avec Goodbye Julia, premier film d’un jeune et prometteur réalisateur soudanais : Mohamed Kordofani. En attendant, jeudi à 10h30, le ciné-club de l’enfance propose au jeune public un indispensable classique du muet, Le Kid, où Chaplin filmait la bouleversante rencontre de Charlot avec un gamin, inoubliable Jackie Coogan. Dimanche à 14h, Okko et les Fantômes, de Kitarô Kôsaka, est une parfaite introduction pour ouvrir les enfants dès 8 ans à la richesse de l’animation japonaise, ses gentilles grands-mères et ses esprits attachants.

Excellente semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action