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L'Édito

Sea and salt.

L'Édito

Sea and salt.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Le sel et la mer sont indissociables et résument notre programme de la semaine, riche de deux exclusivités. Manchester by the Sea, bouleversant drame de Kenneth Lonergan sort ce mercredi et rejoint Salt and Fire, le nouveau Werner Herzog. Notez aussi que samedi la projection de La Mélodie du Bonheur sera accompagnée d’un goûter et que nous recevrons Pierre Rissient pour une projection dominicale de Close Encounter with Vilmos Zsigmond dimanche à 16h .

Manchester by the Sea se trouve au nord du Massachussetts, sur la côte est des Etats-Unis. Un temps station balnéaire chic des Bostoniens, cette petite ville tranquille vit aujourd’hui au rythme des bateaux qui naviguent dans sa charmante baie. Lee, issu de la middle-class locale, a quitté Manchester et s’est installé à Boston où il travaille comme concierge. Le brutal décès de son frère l’oblige à y revenir by the Sea, pour apprendre qu’il devient tuteur de son turbulent neveu adolescent. Dans la ville de sa jeunesse, il retrouve les traces difficiles de son passé et un ancien amour. Le formidable Casey Affleck (frère de Ben et époux de Summer Phoenix – ça, c’est notre côté Paris-Match ; épatant lâche Robert Ford dans L’Assassinat de Jesse James – notre côté Positif) prête son regard tendre et nostalgique à Lee. Aux manettes de ce film bouleversant, le scénariste Kenneth Lonergan qui a notamment écrit Gangs of New York. Pour son troisième long métrage, l’auteur-réalisateur tourne à hauteur d’homme, avec une sensibilité qui n’est pas rappeler celle d’un Ken Loach, en plus yankee. Un modèle de film « indé-américain », logiquement remarqué au Festival de Sundance.

On le sait depuis AguirreFitzcarraldo et Grizzly Man, Werner Herzog aime les défis. Défi de production quand il s’agit de monter un film dans un environnement compliqué : Salt and Fire fut tourné à 4000 mètres d’altitude en Bolivie. Défi d’homme engagé, qui déclare dans le dossier de presse du film : « Plusieurs menaces gigantesques planent sur le monde. Il ne faut pas paniquer et observer la situation de près. Et que faire si l’apocalypse est pour demain ? A cette question, Martin Luther King eut une réponse qui me fascine : « je planterai quand même un pommier ». Défi de cinéaste avec ce thriller écolo brillant et haletant, dont la narration ne s’épargne aucun obstacle,  défi de directeur d’acteur pour la prestation de Michael Shannon.  Autant de bonnes raisons de venir voir Salt and Fire.

Pas d’Enfance de l’Art cette semaine, mais une séance de Freaks, le classique de Tod Browning que le jeune public peut largement découvrir. Il retiendra le spectacle troublant des acteurs et verra peut-être le message de tolérance que véhicule le film. Les deux sont enrichissants.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du GA