Sa Majesté George

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Après la folie de Mon Premier Festival, retour sur deux grands films, un nouveau et un classique. Le nouveau, c’est Michael Clayton, auquel George Clooney prête son avenante physionomie. Michael travaille pour une firme d’avocats mais il ne plaide pas ; il intervient pour démêler les affaires les plus délicates, débordant parfois du cadre professionnel. Cet avocat hors norme va carrément sortir des clous pour défendre son maître à penser qui avait perdu les pédales en réunion (la scène est fameuse, avec un Tom Wilkinson impérial). La raison : les agissements répugnants et crapuleux d’une multinationale. Le scénario est construit en flash-back par Tony Gilroy, brillant auteur hollywoodien qui signe là sa première réalisation. Outre Clooney et Wilkinson, Tilda Swinton est parfaite en cadre stressée comme dépassée par sa propre ambition, et Sydney Pollack, également co-producteur du film, compose un patron de firme attachant et détaché. Signalons d’ailleurs que l’équipe de production est particulièrement musclée. Au générique, vous verrez les noms de Jennifer Fox (la série des Ocean’s, Confession d’un Homme Dangereux, Syriana…), Kerry Orent (Little Odessa) ou Stephen Soderbergh, réalisateur d’Erin Brokovitch dont Michael Clayton est une sorte de pendant masculin et désabusé.

Dans la salle Club, place à un grand classique : Sa Majesté des Mouches, réalisé en 1963 par Peter Brook, plus connu au théâtre qu’au cinéma. On lui doit quand même l’avant-gardiste Marat/Sade, Moderato Cantabile et l’adaptation pour l’écran de certaines de ses plus grandes mises en scène, dont le Mahabharata. Ici, Peter Brook retranscrit avec brio la noirceur de l’âme enfantine décrite dans le roman de William Golding. La ressortie sur copie neuve de ce film rare est un des événements d’octobre. Ne manquez pas de profiter des vacances pour emmener vos enfants, à partir de 10-12 ans.

Notre séance de l’Enfance de l’Art, mercredi à 14h, intéressera les enfants à partir de 8 ans. Manue Bolonaise de Sophie Letourneur évoque avec délicatesse les difficultés des pré-ados.

Nous avons le plaisir de vous annoncer un grand moment de cinéma : la ressortie sur copie neuve de la Palme d’Or au Festival de Cannes 1973, l’Epouvantail (Scarecrow). Son réalisateur Jerry Schatzberg nous fait l’honneur de venir nous présenter son film. Rendez-vous donc le mardi 13 à 19h pour rencontrer cet immense cinéaste-photographe, accompagné de son biographe, notre ami Michel Ciment. N’oubliez pas de réserver vos places et belle semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action