Reprises estivales.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Cette semaine, les années 70 sont en vedette au Grand Action avec les ressorties de Equus , de Sidney Lumet, et du Privé, complété par un Cycle Robert Altman. Nous rendrons hommage la semaine prochaine à la décennie 90, avec la réédition d’un film clé, culte et choc de ces années-là : Fight Club. Pour vous préparer au combat, un Cycle David Fincher débute dès ce mercredi.
Venu du clip, de la publicité et des effets spéciaux, David Fincher a imposé une nouvelle esthétique au thriller, notamment avec Se7en et Zodiac, deux histoires de serial killers aussi obsessionnels dans le crime que le réalisateur l’est derrière sa caméra. Cinéaste méticuleux et d’une précision helvétique, il débute dans le long-métrage en 1992 avec une grosse pression, puisqu’il est chargé d’Alien 3, prenant la suite de Ridley Scott et James Cameron. Il relève la gageure avec un film d’une grande noirceur, même si la production imposera de retourner la fin, privant Fincher du « final cut« . Il prend totalement la main pour le suivant, Se7en, qui marque le début d’une collaboration fructueuse avec Brad Pitt. Il le retrouve d’ailleurs pour Fight Club, puis pour L’étrange Histoire de Benjamin Button. Cette adaptation d’un court roman surréaliste de Francis Scott Fitzgerald montre la vie à contre courant d’un homme né vieillard, et qui rajeunira jusqu’à mourir bébé. Après avoir co-créé la série House of Card, il réalise aussi Gone Girl, amère critique de la société américaine, qui complète ce programme.
Depuis la semaine dernière, nous vous proposons Equus, un film étrange et un peu oublié de Sidney Lumet. Dans cette adaptation d’une célèbre pièce de théâtre de Peter Shaffer, Lumet mène enquête en plongeant dans le cerveau tourmenté d’un adolescent qui a crevé les yeux de six chevaux dont il devait s’occuper. Pour dénouer le fil de cet acte insensé, un psychiatre, le mythique Richard Burton, va écouter le jeune homme, interprété par le troublant Peter Firth. Un film hautement traumatique de 1977, dont la mise en scène très spectaculaire n’a pas pris une ride.
Le Privé est un autre représentant du cinéma des années 70. Robert Altman, né en 1925, faisait alors des débuts dans le long métrage avec John McCabe, Un Mariage, et quelques autres, au programme du cycle Robert Altman, qui quittera nos salles mardi prochain. Adapté avec fantaisie et irrévérence de Raymond Chandler, The Long Good Bye (titre original du livre et du film) gardera en revanche l’affiche. Ce polar bizarre et décalé, qui peina à trouver son public lors de sa sortie, est considéré, 44 ans plus tard, comme l’un des films majeurs de son auteur. A redécouvrir aussi pour la prestation toute en nonchalance d’Elliott Gould.
Quelques rescapés des précédentes semaines conservent des séances. Ainsi, outre The Lost City of Z, saga amazonienne de James Gray et Certain Women, portraits de femmes de Kelly Reichardt, vous pourrez aussi suivre les aventures du Big Lebowski, le mythique joueur de bowling et dieu des glandeurs inventé par les frères Coen et incarné par Jeff « The Dude » Bridges.
Nous terminons évidemment par l’Enfance de l’art. Mercredi, les tout-petits iront à L’École des lapins, de Ute Von Munchow-Pohl (précédé du court-métrage Pawo) et mercredi, ce sera Sing Street, chouette comédie musicale irlandaise de John Carney.
Bonne semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du GrandAction