Présences
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Outre nos amis universitaires du ciné-club Présences Extraterrestres qui, mercredi, nous embarquent dans le vaisseau spatial avec Alien, d’autres complices répondent présents cette semaine : Stella Theodoraki, invitée des Rendez-vous du Cinéma Grec de vendredi pour son Sujet Libre, et Christian Viviani qui, mardi, animera notre historique Ciné-Club Positif, après la projection de Sandra, de Visconti. Parmi les films présents de la semaine, certains des précédentes et une nouveauté. The Stunt Man (Le Diable en Boîte) est un film un peu oublié d’un réalisateur assez méconnu, Richard Rush. Nommé trois fois aux Oscar en 1981, cet OVNI du cinéma qui chante sa gloire, son pouvoir et ses mensonges, ravit Quentin Tarantino.
Quand un trio de profs du Collège de France organise un ciné-club, on sent qu’il va y avoir du niveau. D’ailleurs, Présences Extraterrestres choisit parfaitement ses films et, mercredi à 20h, nous convie à revoir Alien, le premier, un chef d’œuvre où Ridley Scott nous prévenait : « dans l’espace, personne ne vous entend crier ». Nous entendrons en revanche, et avec grand plaisir, Pascale Molinier, psychologue et enseignante à Paris 13, et Christopher Robinson, professeur de littérature anglophone à l’École Polytechnique. Ils animeront le débat qui suivra la projection.
Vendredi, toujours à 20h, Stella Theodoraki et son équipe viendront nous présenter Sujet Libre, une jolie réflexion esthétisante sur l’art en temps de crise. Comme à l’accoutumée, le Rendez-vous du Cinéma Grec, qui permet de découvrir une production vivante, mais injustement peu montrée, se poursuivra autour d’un verre au Grand Bar.
Mardi à 19h30, nous dégusterons une traditionnelle coupe de Champagne Veuve Cheurlin, accompagnée des petites bouchées concoctées par Bruno. Puis, guidé par Christian Viviani, membre du comité de rédaction de Positif, nous redécouvrirons Sandra, Lion d’Or à Venise en 1965. Dans un subtil Noir et Blanc, le grand Luchino Visconti filme la sublime Claudia Cardinale, engluée dans une famille traumatisée par la guerre et la déportation.
Un ancien du Vietnam recherché par la police devient, par hasard, cascadeur de cinéma (The Stunt Man), sauvé et manipulé par un réalisateur qu’interprète Peter O’Toole, outrageusement mégalomaniaque… et diabolique ! Voici donc Le Diable en Boîte – plutôt dans la boîte – pour un tournage où l’art du faux-semblant est porté à son paroxysme. Si le cinéma est un mensonge, Richard Rush qui signa ce film en 1980, en est un parfait faux-prophète, d’ailleurs adoubé par Tarantino. Entre comédie amère, film d’action et drame psychologique, The Stunt Man se joue du spectateur comme de son personnage principal, malmené par son mentor cinéaste et son amour pour l’actrice Nina (Barbara Hershey). Steve Railsback incarne le Stunt Man ; convainquant habitué des seconds rôles, il se glissa dans celui de Charles Manson, dans un téléfilm de 1976.
Cette dernière remarque pour enchaîner sur nos autres films, et notamment Once Upon a Time… in Hollywood, projeté dans nos salles en 35mm. Ressortie mercredi dernier, Moonrise, de Frank Borzage, poursuit sa carrière et nous vous conseillons vivement de redécouvrir sur grand écran ce magnifique mélodrame, signé d’un spécialiste hollywoodien du genre. D’autant qu’un nouveau tirage numérique rend sa profondeur au noir et blanc, entièrement pensé en studio par un réalisateur influencé par l’expressionnisme allemand.
Egalement au programme Evil Dead 2, Ad Astra, Un Jour de Pluie à New York, et une séance exceptionnelle de Midsommar, dans la version Director’s cut de 2h50. Le film fantastico-new age de Ari Aster a bénéficié d’une projection au Grand Action dimanche dernier. Ce fut un tel succès que l’on refusa du monde. Comme on déteste ça, deuxième chance samedi à 19h de voir Midsommar.
Concluons avec l’Enfance de l’Art. Mercredi 14h30, les tout-petits s’initieront au cinéma avec les quatre dessins animés regroupés dans Le Rêve de Sam. Dimanche à 14h, Émilie Deluze nous emmène dans le quotidien de la pétillante et revêche Aurore, une ado Jamais contente.
Belle semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.