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L'Édito

Positif et Télérama.

L'Édito

Positif et Télérama.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Cette semaine, la presse est en vedette au Grand Action avec un Ciné Club du mensuel Positif, consacré à Clint Eastwood et à son film Bronco Billy, et avec le magazine Télérama qui organise, comme chaque année, une semaine de rattrapage pour ses lecteurs. Grâce au pass encarté dans l’hebdomadaire, chacun peut accéder à toutes les séances du festival pour 3 €, dans toutes les salles participant à l’événement. Le Grand Action en fait partie, et vous propose de voir ou revoir 7 des grands films qui ont marqué l’an 09. La Canonnière du Yang-Tsé (The Sand Pebbles) et Zabriskie Point, qui pour leur part ont marqué respectivement les années 1966 et 1969, demeurent à l’affiche cette semaine dans nos salles. Le distributeur Rodolphe Rouxel, qui a réédité Zabriskie Point dans une version conforme aux vœux du réalisateur, viendra nous en parler vendredi à 19h45.

Mardi à 20h, nous retrouverons nos amis du Ciné-Club Positif qui s’intéresseront à Clint Eastwood, dont le dernier film sort sur les écrans. Ils reviendront sur une œuvre attachante de 1980, dans lequel le réalisateur acteur raconte l’histoire de Bronco Billy, artiste de cirque ambulant et fier des valeurs de l’Amérique éternelle. La projection de Bronco Billy sera présentée par Xavier Jeudon, qui nous éclairera sur le travail de Clint, artiste plus ambiguë que ne le laissait penser son début de carrière et devenu, en quelques décennies, un cinéaste majeur.

Le Festival Télérama nous propose les meilleurs films des 12 derniers mois. Chaque film retenu est projeté pendant une journée et c’est Woody Allen qui ouvre le bal mercredi, avec sa dernière comédie, Whatever Works, une histoire d’amour inattendue et transgénérationnelle entre un vieux misanthrope et une jeune fugueuse, malheureusement affublée d’une mère. Le lendemain, Jacques Audiard nous emmène en taule, sur les traces de son Prophète. Ce film dur, intransigeant, puissant, libre, impérialement interprété, met ce cher Jacques au niveau des grands cinéastes qu’il admire et qui ont nourrit son travail. Avec Le Ruban Blanc, Michael Haneke poursuit son cinéma austère et profond. L’observation d’un village allemand en 1913 et des étranges incidents qui agitent cette communauté protestante lui permet de donner un éclairage sur la future montée du nazisme et d’avoir obtenu la Palme d’Or. Le jeune Irakien de Philippe Lioret n’est pas vraiment Welcome, ni dans la bonne ville de Calais, ni de l’autre côté du Chanel. Soutenu par Vincent Lindon dans l’une de ses meilleures prestations, il est le héros touchant d’un film dans l’air du temps, comme dirait Eric Besson. Avec L’Etrange Histoire de Benjamin Button, David Fincher propose une lecture contemporaine d’une nouvelle un peu surréaliste de Scott Fitzgerald. Benjamin Button, qui naquit à 80 ans et vécut à l’envers, offre un beau rôle au beau Brad Pitt. Dans Le Temps qu’il reste, Elia Suleiman mêle ses souvenirs intimes à la grande histoire du peuple palestinien pour raconter, en 4 épisodes et avec beaucoup de finesse, 60 années de drame.
Hirokazu Kore-Eda aborde, dans Still Walking, le douloureux thème du deuil. 15 ans après le décès accidentel et héroïque d’un adolescent, toute une famille se retrouve dans la maison de la tragédie. Par petites touches subtiles, le réalisateur évoque le temps qui passe et les secrets qui restent.

Si le festival Télérama occupe une large partie de nos écrans, nos deux prestigieuses rééditions sur copie neuve lui font fièrement face. La Canonnière du Yang-Tsé, de Robert Wise, est l’un de ces films qui marque durablement les spectateurs. Un navire américain, avec à son bord le matelot Steve McQueen, patrouille dans une Chine en pleine guerre civile. En 1926, les Nationalistes aux Révolutionnaires s’affrontent et l’Amérique s’efforce de rester neutre. Mais l’amour et l’amitié s’en mêlent, et Steve aussi. La Canonnière est un film de genre, à l’instar du Pont de la Rivière Kwaï, avec du souffle, du sang, du cœur et une extraordinaire beauté plastique.
D’élégance et de sens de la mise en scène, Zabriskie Point n’en manque pas non plus. Sous la houlette de Michelangelo Antonioni, la fuite éperdue dans le désert de la Death Valley de deux jeunes amants fuyant le rêve américain et sa répression, prend des accents libertaires. Film clé du cinéma contestataire des années 70, Zabriskie Point fut plusieurs fois censuré.
Pour finir cette lettre, quelques lignes sur l’Enfance de l’Art, qui nous redonne l’occasion de projeter Les 7 Mercenaires, de John Sturges, inspiré par Kurosawa, qui fut l’une de nos rééditions de l’été.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action