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L'Édito

Pas peu fier…

L'Édito

Pas peu fier…

Quel est le point commun entre The Departed de Martin Scorsese, The Queen de Stephen Frears, Le Dernier Roi d’Ecosse et Une Vérité qui Dérange ? Ces 4 films ont été, ou sont encore pour les deux derniers, projetés au Grand Action. Et ce dont nous sommes si fiers, c’est que ces 4-là ont reçu les plus hautes distinctions aux Oscars ! Meilleurs film, montage, adaptation et réalisation pour le Scorsese, meilleure actrice pour Helen Mirren dans The Queen, meilleur documentaire pour la Vérité et meilleur acteur pour Forest Whitaker dans le rôle d’Idi Amin Dada. Une pluie d’Oscars sur notre récente programmation, ça fait plaisir.

Revenons en au Dernier Roi d’Ecosse (The Last King of Scotland), réalisé par Kevin Macdonald. En 1971, un jeune médecin Ecossais en mission humanitaire en Ouganda rencontre par hasard le nouveau président Idi Amin Dada. Il devient son conseiller, son confident, et le naïf complice de ses massacres. Ce film est une plongée vers l’enfer, pavé comme chacun le sait des meilleures intentions. Le peuple semble heureux, les fêtes sont grandioses, le dictateur est séduisant. Et le jeune docteur ne voit pas qu’il cautionne un régime sanguinaire. Candide pris au piège d’un mirage, il se réveille bien tard. Et en paye le prix fort. Barbet Schroeder avait réalisé un formidable documentaire sur Idi Amin Dada. Avec Le Dernier Roi d’Ecosse, Macdonald, tout en mettant une dimension fictionnelle dans l’histoire, contribue à comprendre ce personnage ambigu, que sert magistralement l’interprétation de Whitaker. Et auquel le jeune James McAvoy donne une belle réplique, symptomatique des errements occidentaux.

En salle Club, The Good German (l’Ami Allemand) de Steven Soderbergh tisse sa toile dans le Berlin ruiné de l’après-guerre. Un monde sans pitié où grenouillent les trafiquants de tout poil et où chacun est prêt à trahir ses amis de la veille. Dans ce film pétri de références au cinéma des années 40 (à commencer par la magnifique photo noir et blanc et le casting  » trois étoiles  » : Clooney, Blanchett, Maguire), Soderbergh prend les codes à contre-pied. Ses héros n’en sont pas et le vice règne en maître. Alors ne vous fiez pas aux apparences et laissez vous piéger par la virtuosité de Soderbergh.

Dernière chose pour cette semaine, deux séances spéciales. Samedi à 11h, La Vérité qui Dérange (An Inconvenient Truth), Oscar du meilleur documentaire et dimanche à midi, Sur la Piste des Mohawks (Drums Along the Mohawks), grandiose épopée de l’Ouest signée John Ford. Pour les semaines prochaines, n’oubliez pas notre prochain ciné-concert-goûter (dimanche 11 mars) avec des burlesques de Charley Chase, star injustement oubliée du muet. Il sera accompagné par Patrick Moriceau, son piano, sa clarinette et ses petits instruments, et suivi des délices de l’Intendance Suivra. Deux jours plus tard, le mardi 13 à 20h, autre ciné-concert pour le Club-Positif du mois autour d’un rare Lubitsch muet : L’Eventail de Lady Windermere (Lady Windermere’s Fan). Il sera accompagné par un habitué du Grand Action, le pianiste Jacques Cambra. Le débat sera suivi d’un cocktail dînatoire et les réservations sont ouvertes pour ces deux événements.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy
L ‘équipe du Grand Action