Par Odin !
Bien qu’ils viennent du froid, c’est pourtant en juillet que Les Vikings débarquent au Grand Action.
Réalisés en 1957, Les Vikings demeurent l’un des plus formidables films d’aventure de l’histoire du cinéma. L’initiative de cette épopée est due à Kirk Douglas, dont la société de production, Bryda, venait de subir le demi-échec du pourtant très beau Indian Fighter (La Rivière de Nos Amours, d’André de Toth).
Kirk lut le roman viking d’Edison Marschall et en parla à Richard Fleischer, avec qui il venait de tourner 20000 Lieux sous Les Mers. Enthousiaste, Fleischer se mit au travail avec la méticulosité qu’on lui connaît et les deux hommes constituèrent une équipe de rêve pour porter Les Vikings à l’écran. Douglas endossa le rôle du méchant, Tony Curtis et Janet Leigh, couple à la vie, jouèrent les gentils et Ernest Borgnine mit sa sauvagerie tonitruante au service du roi Ragnar.
Pour la photographie, il fallait aussi une star, capable de transcender les paysages de Norvège, d’Allemagne et de France où le film allait être tourné. Jack Cardiff, l’un des meilleurs chefs opérateurs de sa génération, qui avait éclairé Pandora et la Comtesse aux Pieds Nus fut retenu. C’est en partie à son talent que l’on doit les sublimes arrivées de drakkars sur les fjords, la richesse des fêtes vikings et la profondeur des champs des batailles. Cardiff dut d’ailleurs prendre goût à cette esthétique puisqu’il réalisa quelques années plus tard Les Drakkars, autre film sur les guerriers du Grand Nord.
Ne manquait plus qu’une musique : Mario Nascimbene, compositeur du néo-réalisme italien qui ne rechignait pas à travailler à Hollywood, s’en chargea et bâtit un thème aux accents wagnériens pour répondre brillamment aux images.
Et voilà. Les Vikings fut un immense succès, inspirant même quelques exotiques remakes à Mario Bava, génial cinéaste de série B. Mais l’original, sublime de beauté sauvage et d’envolées shakespeariennes, demeure indéboulonnable.
L’écran panoramique du Grand Action lui est offert. Ne le manquez pas.
À côté, dans la salle Club, Steve MacQueen et Bullitt continuent de courir les rues de San Francisco. Film d’action phare des années 60, Bullitt mérite largement d’être redécouvert, y compris par les plus exigeants cinéphiles qui apprécieront la rigueur du scénario et de la réalisation.
Belle semaine pleine d’action au Grand Action
Isabelle Gibbal-Hardy
L’équipe du Grand Action