On l’appelle Robin des Bois…
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Robin Hood, solide film d’aventure avec Russel Crowe et Cate Blanchett, qui a ouvert le festival de Cannes la semaine dernière, est projeté au Grand Action. Il a ainsi rejoint d’augustes prédécesseurs cannois, qui tous ont été palmés sur la Croisette (ça ne risque pas d’arriver au film de Ridley Scott, présenté hors compétition), et qui composent notre cycle d’Or. Mais cette semaine est aussi marquée par une séance spéciale des Courts du Grand, notre rendez-vous mensuel avec le jeune court métrage. Vendredi à 19h45, Collectif Prod nous a concocté, comme toujours, un programme délicieux et éclectique d’une heure dix minutes. Cinéma social, western absurde, fable métaphysique, film historique, documentaire animalier loufoque ; il y a un peu de tout et beaucoup de talent chez ces jeunes réalisateurs que nous vous invitons à rencontrer après la projection, lors d’un cocktail en notre Grand Bar.
Le Robin Hood (Robin des Bois) de Ridley Scott se termine quand les autres films consacrés au héros de la forêt de Sherwood commencent. L’idée de se lancer dans une nouvelle adaptation de la légende de Robin des Bois est venue de Russell Crowe, qui interprète le justicier à l’arc, aux côtés de Cate Blanchett en belle Marianne. Mais il fallait trouver un angle nouveau pour donner un sens au film. Alors, plutôt que de revenir sur les aventures rebattues de Robin face au Roi sans Terre (Jean) et au Shérif, les compères Crowe et Scott, forts de leur précédents succès, se sont lancés dans une expérience originale : imaginer la naissance de la légende, en la replaçant dans le contexte historique de cette fin du XIIe siècle anglais. Même si de nombreuses choses feront bondir les historiens, le film s’appuie sur des événements authentiques : la mort du Roi Richard au siège du Château de Châlus (dans l’actuelle Haute-Vienne), la Magna Carta (acte de justice que Jean refuse de signer dans le film, ce qu’il fera dans l’histoire en 1215), les difficultés de la couronne, la révolte des barons, la jalousie de Jean pour Richard, ses secondes noces avec une princesse française (Léa Seydoux)… Mais ni Crowe, ni Scott ne prétendaient réaliser un film historique. C’eût d’ailleurs été une gageure en s’inspirant d’une légende ! Ils ont donc produit un beau film d’aventures, avec plein de rebondissements, un scénario astucieux, et une belle histoire d’amour. Les batailles, du vrai grand spectacle avec des milliers de figurants et des centaines de chevaux, bénéficient du légendaire savoir-faire scottien, les acteurs sont parfaitement maîtrisés (excellent, le vieux Max Von Sydow) et les méchants sont très méchants… Et très français. Mais oubliez cela avec Robin Hood, et laissez vous porter par la légende et le plaisir d’un spectacle cinématographique de qualité.
En salle Club, nous retrouvons notre sélection de Palmes d’Or des précédents millésimes cannois. Nous débuterons la semaine avec le tout premier palmé, Rome, Ville Ouverte, de Rosselini (qui partagea le trophée de 1946 avec La Bataille du Rail), suivi de Marty, l’histoire d’un naïf amoureux signée Delbert Mann, et d’Orfeu Negro, incroyable comédie musicale de Marcel Camus. Dimanche, jour de clôture du Festival, nous reverrons le lauréat de l’édition 2009, Le Ruban Blanc, de Michael Haneke, et un autre drame, plus lumineux et musical toutefois, Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy. Lundi, alterneront sur l’écran le somptueux Guépard, de Visconti et l’étonnante performance de Bjork dans Dancer in the Dark, de Lars Von Trier. Mardi, l’après-midi se passera Entre les Murs d’un collège, de Laurent Cantet, et la soirée, dans la Chambre du Fils, où Nanni Moretti filme la douleur du vide.
Quant à l’Enfance de l’Art, elle propose une séance de rattrapage pour ceux qui auraient, pour cause de grand week-end, raté sa sélection de courts-métrages du grand Buster Keaton.
Bonne semaine.