Numéro 500.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Vous ne vous en rendez sans doute pas compte, mais vous venez de recevoir la 500e lettre du Grand Action. C’est dingue ! Et pour nous, c’est assez émouvant de savoir que, semaine après semaine depuis plus de 10 ans, nous créons un lien avec vous, et tentons de vous donner envie d’aller au cinéma. Vous allez avoir un petit mois pour lire cette lettre hebdomadaire, car nous prenons ici notre pause épistolaire estivale. Mais si la lettre ne revient que fin août, « the show must go on » au Grand Action avec une belle programmation pour cet été, pleine de cycles et de reprises. Pour les premiers, poursuite de la rétrospective Paul Vecchiali, arrivée de la seconde partie du cycle Jean-Luc Godard, continuation du cycle Kirk Douglas pour annoncer la réédition de La Vie passionnée de Vincent Van Gogh qui sortira le 5 août. Quinze jours plus tard, soit le 19 août, La French Connection reprend des couleurs avec une copie flambant neuf et une ressortie nationale. Nous avons sauté sur l’occasion pour vous présenter dès le 29 juillet Sorcerer, chef d’œuvre halluciné de William Friedkin, avant d’explorer l’ensembre de son œuvre à partir du 12 août.
Il est toujours temps, et indispensable même, de voir les films de Paul Vecchiali. Sa rétrospective est loin d’être exhaustive, puisqu’il a signé une quarantaine de films et une dizaine de téléfilms (plus des mises en scène de théâtre, des textes…), mais nous vous proposons les plus marquants. Ainsi, L’étrangleur, Once More, Le Café des Jules, Rosa la Rose, En Haut des Marches, Change pas de main, Femmes femmes, Corps à coeur ou Nuits Blanches sur la Jetée, son dernier film, vont encore être à l’affiche quelques semaines.
Le plus fameux des cinéastes suisses est aussi l’un de nos invités de l’été. Le cycle Jean-Luc Godard se renouvelle cette semaine et pour les suivantes avec une palanquée de nouveaux films, dont Pierrot le Fou (« ma ligne de hanche, ta ligne de chance »…), Alphaville, le noir cauchemar d’Eddie Constantine, le conceptuel Eloge de l’Amour, la maoïste Chinoise, avec Anne Wiazemsky, son égérie de l’époque, l’antimilitariste Petit Soldat, et quelques expériences godardiennes, telles Film Socialisme, les Histoire(s) du Cinéma, Soft and Hard, dialogue avec Anne-Marie Miéville, ou JLG/JLG, son fameux autoportrait de décembre.
Niveau Kirk Douglas, notre cycle ne sera pas exhaustif, puisqu’il nous faudrait une année pour donner à voir tous les films où apparait le père de Michael. Mais avec Les Sentiers de la Gloire (Kubrick) L’Arrangement (Kazan), Histoire de Détective (Wyler), L’Homme qui n’a pas d’Étoile (Vidor), Seuls sont les Indomptés (Miller) La Griffe du Passé (Tourneur) ou La Captive aux Yeux Clairs (Hawks), vous avez un aperçu de la richesse de son immense carrière. Ce cycle annonce surtout une réédition de prestige : le 5 août, ressort La Vie passionnée de Vincent Van Gogh. C’est Vincente Minnelli qui signe ce remarquable biopic où Kirk plongea dans la folie de son personnage au point de devoir se faire une bonne cure de repos à l’issue du tournage. Il partage l’affiche avec son vieux complice Anthony Quinn qui, grâce à sa composition de Gauguin, obtint le fameux Oscar que Kirk ne parvint jamais à poser sur son étagère. Enfin si, il en eut un pour l’ensemble de sa carrière en 1995, mais ce n’est pas pareil… Toutefois, il décrocha un Golden Globe pour Vincent, et ce n’est pas si mal.
Passionné, et tourmenté d’ailleurs, ainsi peut être qualifié William Friedkin, auteur de l’autre grande sortie estivale, le 19 août. Nous sommes très heureux de vous proposer de revoir French Connection, sommet du film de gangsters 70’s, avec l’inoubliable Gene Hackman en flic Popeye. Marseille sous héroïne vu par les Américains a quand même une sacré gueule, et Friedkin à la caméra, ça dépote toujours. La semaine précédente (soit celle du 12), un cycle lui sera consacré afin de vous préparer à la patte de ce styliste de la violence. L’occasion de hurler de peur devant L’Exorciste, de suivre Al Pacino, flic infiltrant le milieu gay à la recherche d’un tueur dans Cruising, de stresser avec To Live and Die in LA, et d’assiter aux délires de Killer Joe, monstrueusement interprété par Matthew McConaughey. Et dès le 29 juillet, venez voir Sorcerer, remake apocalyptique du Salaire de la peur, qui demeure l’un des plus célèbres films maudits de l’histoire du cinéma.
Nous vous rappellons que le Complexe de la Salamandre, documentaire où Serge Steyer et Stéphane Manchematin suivent le travail de Patrick Neu, actuellement exposé au Palais de Tokyo, sera projeté tous les samedis de l’été à 14h. Et nous allons conclure cette 500e lettre, comme les 499 précédentes, en vous parlant de l’Enfance de l’Art qui nous présentera les 2 et 9 août, les délicats Souvenirs de Marnie, dessin animé de Hiromasa Yonebayashi, puis les 16 et 23 un documentaire de Renaud Barret et Florent de La Tullaye sur Benda Bilili, le meilleur orchestre du Congo.
Rendez-vous le 25 août pour la 501e, tous les jours au Grand Action si vous voulez, et passez tous un excellent été.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.