Noël à New York… mais en prison.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Nous n’imaginons pas des vacances de Noël sans cinéma. Aussi avons-nous choisi de vous proposer de les passer avec la caméra de John Carpenter et la réédition de son cauchemardesque New York 1997. Kurt Russell débarque à Manhattan comme un Père Noël, mais distribue plus de pruneaux que de cadeaux ! Pas d’événement cette semaine de fête, mais la poursuite de nos films précédents. Ainsi, vous pourrez encore voir Prince des Ténèbres démoniaque expérience du même Carpenter, Les Chasses du comte Zaroff, classique du fantastique des années 30 où l’on traque du gibier humain, L’Adieu aux Armes, brillante adaptation du célèbre roman d’Hemingway par Frank Borzage, Breaking Away, ou l’adolescence américaine des seventies vue par Peter Yates, Leave no trace, la fuite d’un père survivaliste et sa fille vue par Debra Kranik, et First Man, l’épopée de Neil Armstrong, premier homme envoyé sur la Lune par la Nasa, racontée par Damien Chazelle.
En ce début des années 80, John Carpenter vient de réussir deux cartons : Halloween et Fog. Il a donc toute latitude pour ressortir un scénario qu’il avait écrit en 1976 et dont personne n’avait alors voulu : « trop violent, trop effrayant, trop bizarre ». De fait, imaginer que, dans une Amérique rongée par une criminalité endémique, l’on ait transformé l’île de Manhattan en prison à ciel ouvert, coupée du reste du monde et autogérée par l’aristocratie des gangs, était déjà gonflé. Penser ensuite que Air Force One, l’avion du Président, porteur des codes nucléaires, s’y écrase et que les barons de ce nid de guêpes enlèvent le grand homme ; puis qu’on envoie à sa rescousse un ancien Commando Marine devenu criminel pour le libérer en moins de 24 heures avec la menace de le faire sauter s’il échouait… Whaou, il fallait oser ! Fort de ses précédents succès, Carpenter put monter New York 1997, dont le titre original (Escape from New York) reflète plus la réalité de cet abracadabrantesque scénario, réglé comme un coucou suisse et mené de main de maître par un orfèvre du cinéma d’action. Le réalisateur réussit à imposer Kurt Russell pour interpréter Snake Plissken, ce sombre héros libérateur, sortant ainsi le comédien des mièvreries Disney dans lesquels il avait débuté sa carrière, qui prit ainsi un nouvel essor. Autour de lui, on croise Donald Pleasance en Président ingrat, Lee Van Cleef en planificateur pervers, Ernest Borgnine en taxi jazzy, Isaac Hayes en seigneur de la guerre, et toute la faune interlope des prisonniers de ce Manhattan destroy, reconstitué en partie dans la ville de Saint-Louis (Missouri) dont le centre venait d’être ravagé par un incendie. Visuellement bluffant et anxiogène à souhait, New York 1997 rencontra un succès critique et public, notamment en France où il rassembla plus de 1,2 million de spectateurs. Russell et Carpenter poursuivirent leur fructueuse collaboration : l’acteur tourna dans The Thing et donna corps à Jack Burton, avant de retrouver le costume de Snake en 1996, pour une suite californienne de sa dystopie new yorkaise : Los Angeles 2013.
New York 1997 sera rejoint la semaine prochaine par une autre réédition, mais dans un tout autre genre. Pour finir l’année dans un délirant et incorrect éclat de rire, nous reverrons le cultissime Y’a t-il un pilote dans l’avion, du légendaire trio Zucker-Abrahams-Zucker (dit ZAZ).
On termine évidemment avec l’Enfance de l’Art. Mercredi à 14h30, Nico et Patou, délicieux scarabée et hanneton animés par une équipe de fino-japonaise mèneront la danse. Dimanche à 14h, nous partirons en brousse avec L’Enfant Lion, fable africaine de Patrick Grandperret.
Bonne semaine et bon réveillon de Noël.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.