My friend Frenzy.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Semaine patrimoniale au Grand Action avec quatre grands films du passé.
Le premier, c’est Frenzy, réalisé en 1972 par Alfred Hitchcock, une pure histoire de ce maître du suspense, avec meurtrier sadique en cavale et arrestation d’un suspect. Les apparences sont toujours trompeuses chez Hitchcock et ce film, l’avant-dernier du maître et dernier tourné en Angleterre, ne fait pas exception à la règle. Patrick Brion, que vous avons reçu samedi dernier, qualifie Frenzy de film à la fois glauque et macabre et, d’un autre côté, délicatement ironique. Notez que nous avons la joie de proposer Frenzy sur copie neuve.
Le deuxième, également sur copie neuve, c’est Luke la Main Froide, de Stuart Rosenberg et Donn Pearce, d’après le roman de ce dernier. C’est en hommage à Paul Newman, récemment disparu, que nous avons programmé ce film intransigeant où il interprète un petit délinquant. Emprisonné pour des vétilles, le taulard se rebiffe contre un système pénitentiaire injuste et absurde. Un beau film réquisitoire et une prestation exceptionnelle du beau Paul, à la main froide et aux yeux bleus. Précipitez-vous pour voir Luke en prison, car la semaine prochaine, il sera libéré et quittera l’affiche.
Le troisième film n’aura droit qu’à trois projections (mercredi 14h, jeudi 22h45, et mardi 20h20), mais ne les ratez pas car Nanouk l’Esquimau est une œuvre exceptionnelle. Réalisé en en 1923 par Robert Flaherty, un pionnier du documentaire – mais le terme est faible et il faudrait mieux parler d’ethno-cinéaste – ce film raconte le quotidien d’un jeune Inuit, comme on appelle aujourd’hui ce peuple nomade du Grand Nord. Qualité de la photo, rigueur de la mise en scène, richesse du propos (accessible à tous, et notamment aux enfants que Nanouk fascine), ce monument du cinéma fait partie des films à voir absolument. Merci à l’Enfance de l’Art de nous l‘avoir proposé.
À voir absolument aussi notre quatrième film de la semaine, projeté lors d’une seule séance mercredi après midi. Choisir un horaire accessible aux collégiens n’est pas innocent puisque L’Escalier Interdit les touche particulièrement. Le réalisateur Robert Mulligan nous fait partager la vie d’un collège difficile dans le New York des années 60. Pendant historique à l’Entre les Murs de Laurent Cantet, L’Escalier Interdit bénéficie de la « Mulligan’s touch », ce petit quelque chose de délicat et d’élégant dans le filmage que les cinéphiles ont depuis bien longtemps identifié.
La semaine prochaine sera placée sous le haut patronage d’Alfred Hitchcock, avec la poursuite de Frenzy, et la ressortie sur copie neuve de Fenêtre sur Cour, chef d’œuvre du huis clos avec vue.
Bonne semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action