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L'Édito

Mort ou vif à la campagne.

L'Édito

Mort ou vif à la campagne.

Chères spectatrices, chers spectateurs, 

On a beau faire preuve d’une certaine souplesse, il n’est pas facile de réunir dans un même titre nos deux sorties de la semaine, qui prouvent la diversité des cinémas que nous défendons. D’un côté, la culte trilogie Dead or Alive hypra vitaminée de Takashi Miike, de l’autre Une partie de campagne, court chef d’œuvre tout en délicatesse de Jean Renoir. Ces deux rééditions estivales seront accompagnées de petites gâteries sans supplément. En attendant notre nouveauté de la semaine prochaine, Eat the Night – on en reparlera – vous retrouverez tous les films qui ont illuminé ces dernières semaines, dont eXistenZ, un fantastique David Cronenberg réalisé de 1999, Le Moine et le fusil, étonnante fable du bhoutanais Pawo Choyning Dorji, et The Bikeriders, où Jeff Nichols (un cycle lui est également consacré) raconte la naissance des gangs de motards dans l’Amérique prolétaire des années 60. Très rock’n roll.

Takashi Miike est vraiment un drôle de type. Né en 1960, ce réalisateur prolifique (une soixantaine de films de cinéma, une vingtaine pour la vidéo, des épisodes de plusieurs séries…) est aussi souvent controversé, notamment pour son approche loufoque de la violence, qu’il traite avec une irrévérence débridée et un montage sous cocaïne, dont d’ailleurs ses héros font une consommation déraisonnable, si tant soit qu’on puisse être raisonnable en la matière. Mais, si vous aimez le cinéma psychotique, les histoires de yakuzas, les nouilles chinoises, les sabres japonais, les flingueurs cinglés et le « no limit », vous serez ravis d’apprendre que la fameuse trilogie Dead or Alive ressort sur copie neuve au Grand Action. Dans le premier Dead or Alive, un policier traque un truand sanguinaire ; dans le second, un tueur rate sa cible – un chef mafieux – à cause de son copain ; dans Dead or Alive 3, Miike nous emmène en 2346 dans une société orwellienne, en plus trash. Entre polar et science-fiction, l’univers complètement dingue de Miike n’appartient qu’à lui ; pour compléter cette plongée dans la psyché de la mafia japonaise, jeudi à 20h, la séance du premier volume de Dead or Alive sera introduite par le documentaire Electric Yakuza, Go to Hell! et la présentation d’Yves Montmayeur, son réalisateur.  

Changement total de prisme cinématographique avec Partie de campagne, où Jean Renoir adaptait librement une nouvelle de Maupassant en 1936. Renoir ne terminera jamais ce film maudit, dont la quarantaine de minutes douces et élégantes contrastent avec les difficultés (financières, météorologiques…) de la production. Partie de campagne ne sortira que 10 ans plus tard, sans les scènes non tournées (le réalisateur était alors en Amérique), dont des cartons pallient l’absence. Et pourtant, il y a de la magie dans la caméra et La Direction d’acteur par Jean Renoir, que nous verrons après la projection de dimanche 16h15, en explique quelques secrets.  Le travail documentaire de Gisèle Braunberger est précieux pour mieux comprendre ce qui fait que Jean Renoir est l’un des plus grands cinéastes du monde. On est donc ravi que l’Agence du Court Métrage ait restauré ce film qui annonce les grandes œuvres à venir (La Grande Illusion, La Règle du Jeu…). Une leçon de cinéma et le portrait d’une jeune amoureuse, sujet jusqu’alors rarement traité au cinéma. Notez que les séances de 18h20 seront sous-titrées en anglais.

Scrollez (quel joli verbe !) jusqu’au bas de ce message pour voir tous les films qui conservent l’affiche cette semaine, et n’oubliez pas que l’Enfance de l’Art n’est pas en vacances. Dimanche à 14h, Stan et Oliver filent à l’ouest devant la caméra de James W. Horne, qui saisit parfaitement le burlesque de Laurel et Hardy au Far-West

Belle semaine 

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action