Les secrets.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Plein de secrets de cinéma à découvrir cette semaine au Grand Action. D’abord le Secret de la Pyramide, où Barry Levinson s’est amusé à imaginer ceux de la jeunesse de Sherlock Holmes. Mardi soir à 20h, notre cher Michel Ciment, grand révélateur des dessous des œuvres, viendra animer le Ciné-Club Positif. Il décryptera pour nous les sens cachés, les astuces de tournage, les secrets de production d’un film majeur au budget mineur, réalisé par un français émigré aux Etats-Unis : la Féline, de Jacques Tourneur. Jouant avec l’ombre, la lumière et le montage, les effets purement cinématographiques et les peurs primitives, Tourneur signa avec ce Cat People un film magnifique et angoissant qui allait marquer l’époque et les esprits.

Encore au rayon secret, ce qui pousse The Swimmer à nager, ce qui conduisit Dino de Laurentiis à produire des films aussi différents, ce qui amena certains réalisateurs américains des années 60 à imaginer un nouveau cinéma, et aussi les secrets de la projection numérique 2k, dont nos salles sont désormais équipées. Nous vous invitons à constater le confort de projection qu’elle procure. Au delà du simple regard, vous serez comme danseur londonien avec Les Chaussons Rouges, de Michael Powell, fermier texan pour Les Moissons du Ciel, de Terrence Malick, et plongeur-frimeur tropézien dans la Piscine, de Jacques Deray, nos trois rééditions numériques de la semaine.
C’est bientôt les vacances et nos amis de Carlotta ont placé dans leur hotte un film hautement réjouissant : Le Secret de la Pyramide. Cette spectaculaire fantaisie produite par Spielberg et réalisée par Barry Levinson imagine les débuts d’un futur grand détective : Sherlock Holmes. Dans une intrigue pleine de rebondissements où se vengent les pharaons dans le Londres victorien, Sherlock, alors adolescent, rencontre les autres héros de la saga : son complice Watson, et son légendaire ennemi, Moriarty. Entre Tintin et Potter, ce Young Sherlock Holmes est la preuve qu’un cinéma populaire de qualité existe pour le jeune public. Il sortira ravi de la séance qui, pour être accessible au plus grand nombre, est proposée en version française. A propos de jeune, voire de très jeune, public, signalons En Promenade, un programme de 6 courts-métrages qui amusera les petits à partir de 3 ans. Ce sera vendredi à 14h45.
Tandis que dans les piscines d’un rêve américain superficiel et vicié, Burt Lancaster poursuit la nage désespérée du Swimmer, de Franck Perry, il apparaît aussi dans d’autres rôles. Parfois à contre emploi de son physique et sa réputation, comme dans Atlantic City, de Louis Malle, où il interprète un truand minable, ou un charlatan dans Elmer Gantry, de Richard Brooks ; parfois, il joue les vrais héros, comme dans Règlement de Comptes à OK Corral, de John Sturges et dans Tant qu’il y aura des Hommes, de Fred Zinnemann.
Comme Burt, incarnation d’un certain idéal qu’il n’hésitait pas casser, des cinéastes des années 60 ont démonté l’imagerie de l’US bonheur. Ainsi, De Palma, le terrorisait dans Carrie, Schatzberg le diluait dans la défonce (Panique à Needle Park), à laquelle Hooper ajoutait le voyage et la moto dans Easy Rider. Johnny Got His Gun, réalisé en plein Viet Nam par Dalton Trumbo, évoquait de façon crue les horreurs d’une autre guerre, The Shooting, de Monte Hellman, cassait le genre du western pour lui donner une dimension existentialiste, et Antonioni, dans Zabriskie Point, pulvérisait la société de consommation sur des musiques de Pink Floyd et Grateful Dead.
Terminons avec Dino de Laurentiis, immense et éclectique producteur de (entre autres) L’Année du Dragon de Cimino, l’Œuf du Serpent de Bergman, et le Procès de Vérone, de Carlo Lizzani, où furent jugés les dignitaires fascistes.
Restent aussi au programme un film maudit, les Désaxés, de Huston, un revenant de nos séances de la rentrée, Du Silence et des Ombres, de Robert Mulligan, et la traditionnelle projection de l’Enfance de l’Art, avec West Side Story. I like to be in America ! Ok by me in America ! Everything free in America, for a small fee in America !

Happy week in Grand Action.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action