Les histoires de l’Histoire.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
C’est bien connu ; l’Histoire (la vraie, avec un grand H) est faite de la multitude des petites. Illustration avec The Good German (l’Ami Allemand), le nouveau film au casting prestigieux de Steven Soderbergh.
Avril 1945. Adolf Hitler s’est suicidé dans son bunker, entraînant dans la mort son rêve fou de Reich éternel. La guerre est finie, mais l’après-guerre commence ; elle sera toute aussi âpre.
Dans les ruines de Berlin, les vainqueurs se disputent la dépouille de l’Allemagne, et s’arrachent les prestigieux savants qui avaient servi les nazis. C’est l’heure des règlements de comptes, des trafics douteux, des alliances fragiles et des trahisons meurtrières.
Alors que débute la réunion de Postdam, un correspondant de guerre Américain (George Clooney) débarque à Berlin, qu’il avait fui avant la guerre. Mais il a encore des liens dans cette ville détruite, et notamment une belle jeune femme (Cate Blanchett) qui a frayé avec le diable. Accompagné d’un chauffeur trop débrouillard et ambitieux (Tobey Maguire), le journaliste est au cœur d’une sale affaire, où mensonges et crimes règnent en maître.
Soderbergh est un touche-à-tout qui affectionne le cinéma de genre, et il est, comme tous les grands réalisateurs, un obsessionnel. Pour son Good German, il a voulu retrouver la tonalité des films des années 40, avec des références explicites au Troisième Homme (Carol Reed), à Berlin Express (Jacques Tourneur) et à la Scandaleuse de Berlin (Billy Wilder). Quant à l’affiche, ne vous rappelle-t-elle pas l’inoubliable Casablanca ? Vous verrez l’image : Soderbergh est allé jusqu’à retrouver les focales et le magnifique noir et blanc utilisés par Michael Curtiz alors qu’il filmait Bogart et Bergman.
Mais n’allez pas penser que ce Good German soit un clone. Il s’agit d’un film moderne et haletant, nouvelle manifestation du talent protéiforme de son réalisateur.
Dans la salle Club, dernière semaine pour L’Illusionniste (The Illusionist) de Neil Burger. Ne manquez pas cette belle histoire, interprétée par le trop rare Edward Norton qui se livre, dans le Vienne de 1900, à un tour de passe-passe policier où l’amour sort du chapeau. Quelques séances spéciales viendront ponctuer cette semaine. Ainsi, si vous n’avez pas encore vu la Vérité qui Dérange (An Inconvenient Truth), documentaire édifiant pour sauver la planète, c’est le moment. À découvrir également Un… Deux… Trois, Dansez (Mad Hot Ballroom), un très beau documentaire sur les écoles de danse pour enfants défavorisés de New York. Enfin, dimanche matin, dans le cadre de l’Enfance de l’Art, toujours la version animée par l’école danoise et Janis Cimermanis Des Trois Mousquetaires. Projeté en version française, ce joli film est accessible dès 4 ans.
La semaine prochaine, nouvelle histoire dans l’Histoire avec la venue sur nos écrans du Dernier Roi d’Ecosse, alias Idi Amin Dada : la plongée d’un jeune médecin dans le paradis et l’enfer Ougandais. Un film puissant.
Excellente semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action