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L'Édito

Les débuts hollywoodiens de Fritz Lang

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Les débuts hollywoodiens de Fritz Lang

Chère Spectatrice, cher Spectateur,

Cette semaine, Fury (Furie), le premier film américain de Fritz Lang, occupe l’écran de la salle panoramique.

Fritz Lang réalisa ce film en 1936, soit deux ans après avoir débarqué à Hollywood. Car les débuts à la MGM du réalisateur Allemand ne furent pas faciles. Lang ne parlait pas anglais, ne connaissait rien de la culture américaine et encore moins les codes en usage dans les grands studios : à Hollywood, le réalisateur n’est qu’un exécutant, interchangeable au moindre caprice du tout-puissant producteur.
Ses premiers projets n’ayant pas eu l’heur de plaire, Lang fut mis au placard. Il en profita pour apprendre la langue et se familiariser avec les mœurs de l’Amérique, dont il obtint la nationalité en 1935.
L’année suivante, Eddie Mannix, un producteur de la MGM, lui proposa de travailler sur un projet embryonnaire : l’histoire d’un homme injustement emprisonné, que la foule veut lyncher et qui se venge.
Après plusieurs mois de travail avec le scénariste Bartlett Cormack, le projet devint le scénario de Fury, que la MGM accepta du bout des lèvres.
Ce premier tournage aux normes américaines fut difficile pour Lang. Habitué à finir de tourner ses scènes quoi qu’il arrive, il ignorait que le code du travail des studios hollywoodiens imposait des pauses toutes les 5 heures. Dans son livre d’entretiens avec Peter Bogdanovitch (Fritz Lang en Amérique, Edition Cahier du Cinéma), Lang confia que Spencer Tracy, excellent comédien, ne fut pas un excellent complice. Qu’importe, puisque le film rencontra le public. Presque trop, puisque Lang du refuser d’autres projets sur le même thème : « Je ne veux pas devenir un spécialiste des films de lynchage ».

Porté par le succès de Fury, Lang put continuer de tourner à Hollywood. Il y réalisa 22 films en 20 ans, dont les 6 autres que nous vous proposons cette semaine dans la salle club : l’Ange des Maudits (mercredi), la Cinquième Victime (jeudi et lundi), le Secret derrière la porte (vendredi), les Contrebandiers de Moonfleet (dimanche, spécial jeune public) et la Femme au Portrait (mardi).

La semaine prochaine, pour commémorer le génie de James Dean mort au volant de sa Porsche le 30 septembre 1955, nous vous proposerons de revoir son dernier film, Giant (Géant). Immense saga sur les turpitudes d’une riche famille texane, ce film fleuve de Georges Stevens réunit, outre le regretté Jimmy, deux autres monstres sacrés : Rock Hudson et Lyz Taylor.

Un peu plus tard, le 12 octobre, le Grand Action ressortira en exclusivité un thriller tendu et injustement méconnu d’Alan J. Pakula, Klute, avec Jane Fonda et Donald Sutherland. Nous aurons l’occasion de vous en reparler.

D’ici là, très belle semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy
L’équipe du Grand Action