Les ciné-clubs : nouvelle saison.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Vous savez à quel point nous sommes attachés à nos ciné-clubs et les accueillir pour cette nouvelle saison nous procure un immense bonheur. Ainsi, en plus de nos précédents succès, dont Trois mille ans à t’attendre, les films cités en bas de lettre, et le retour de Un Jour sans Fin (normal, c’est l’histoire d’un éternel recommencement), pas moins de quatre rendez-vous vont ponctuer la semaine. Prenons-les dans l’ordre.
Deux éminents invités viendront, samedi à 19h, nous parler d’Alain Resnais. Le premier, François Thomas est le biographe quasi-officiel de cet immense réalisateur mort en 2014. Il sera accompagné de son éditeur, Benoît Peeters, également critique, romancier et scénariste d’importants albums de bandes dessinées (Les Cités Obscures, dessin de François Schuiten, Ed. Casterman). Ils apporteront certains de leurs ouvrages à dédicacer, et évoqueront le travail de Resnais. Nous reverrons L’Année dernière à Marienbad, son deuxième long-métrage, dont la tonalité décalée doit beaucoup à l’interprétation de Delphine Seyrig. Le réalisateur s’est toujours entouré de prestigieuses plumes pour signer ses scénarios (Duras, Semprun, Gruault, Ribes…) ; le livret de cet étrange récit filmique, novateur et onirique, est l’œuvre d’Alain Robbe-Grillet. Le film, sur le sens duquel on s’est souvent écharpés, mit tout le monde d’accord à la Mostra vénitienne de 1961 où il obtint le Lion d’Or.
Dimanche (kyriaki en V.O) nous retrouverons nos amis du Grec Doc à 11h, avant de les suivre pour un mezzé de rentrée dans notre nouveau Grand Bar ; si vous ne l’avez pas encore visité, c’est l’occasion ! La séance sera rythmée par Markos, documentaire de Nikos Skarentzos. Markos Vamvakaris (1905-1972) est la star mythique du rebétiko, un genre musical typiquement grec, aux multiples variantes, dont le reggae et le hip-hop revendiquent l’influence. Thanos Bouris, grand joueur de bouzouki, rendra hommage à Markos et mettra l’ambiance avec son instrument.
Dimanche encore, mais à 18h, Du Décor à l’écran renoue avec ses habitudes dominicales. La cheffe décoratrice Sylvie Olivé et Renaud Alcalde, premier assistant réalisateur, seront dans la salle pour revoir Mr. Nobody, alias Jared Leto dans une uchronie de Jaco Van Dormael. Ce néologisme inventé par le philosophe Charles Renouvier au XIXe siècle désigne un genre narratif qui repose sur la réécriture de l’histoire. Ainsi, Mr. Nobody est, à 118 ans, le dernier représentant de l’espère humaine. Mais l’histoire n’aurait-elle pas pu prendre d’autres tournures ?
On conclut cette série d’événements mardi à 19h30 avec un Ciné-club Louis Lumière qui nous propose Les Combattants. Ce premier long-métrage fit entrer Thomas Cailley dans la cour des grands, puisque son film obtint une kyrielle de prix en 2014, dont des César pour les deux comédiens principaux, Adèle Haenel et Kévin Azaïs, qui partagent une ambition militaire et la passion du survivalisme. Lilian Corbeille, monteur du film, viendra débattre avec la salle à l’issue de la projection.
On ne va pas vous rabâcher ce que vous savez déjà, à savoir que l’été au Grand Action fut riche d’un beau programme. Une quinzaine de films se partagent nos écrans, plus la petite dizaine du Cycle George Miller, qui accompagne son nouveau Trois mille ans à t’attendre, où une austère intello solitaire rencontre un bon génie amoureux. Tilda Swinton et Idris Elba y jouent une tonitruante partition qui balade le spectateur d’une époque et d’un récit à l’autre dans une danse endiablée. Parmi les autres films à l’affiche, resignalons le retour de Un Jour sans Fin qui, célébrant the Groundhog (la marmotte), revient naturellement après avoir fait mine de terminer sa carrière.
La semaine prochaine, d’autres films la commenceront. Ainsi, nous serons ravis de vous présenter Jeunesse en Sursis, de Kateryna Gornostai. De mémoire de lettre du Grand Action, ce sera notre premier film ukrainien. Celui-ci est fort intéressant, et nous en programmerons bien d’autres.
Concluons avec l’Enfance de l’Art. Mercredi à 14h30, on repart pour Les Vacances de Monsieur Hulot, et dimanche à 14h, on décroche Le Ballon d’Or, comme Salif Keïta, première star africaine du football, qui inspire le film de Cheik Doukouré.
Belle semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action