Les cauchemars du futur.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Avant de vous parler des deux grands films d’anticipation qui constituent notre programme de la semaine, permettez-nous de vous rappeler deux rendez-vous qui vont l’animer. Le premier autour de la Vérité qui Dérange, cet indispensable film d’alarme – comme il est des cris – sur le réchauffement climatique. Vendredi, à l’issue de la projection de 9h30, notre ami Eric Guilyardi, climatologue et océanographe, viendra animer le débat.
L’autre événement, dans le cadre de l’Enfance de l’Art, se tiendra mercredi à 14h. Amis de 10 ans et plus, venez donc découvrir L’Italien, un film russe (en VOST) d’Andreï Kravchuk. En s’inspirant de faits réels, Kravchuk évoque un orphelin qui refuse l’adoption. Une histoire bouleversante, à mi-chemin entre Dickens et Truffaut, qui ravira les jeunes cinéphiles.
Outre ces deux projections, notre semaine est donc radicalement tournée vers la science-fiction, avec, en salle panoramique, la ressortie sur copie neuve de THX 1138. Avant de travailler à sa Guerre des Etoiles, puis de révolutionner le son et l’image de cinéma avec son procédé nommé THX, Georges Lucas était un réalisateur issu de la contre-culture américaine. En 1971, il réalisa THX 1138, un film de SF dans la veine du Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley ou de 1984 de Georges Orwell. THX 1138 (Robert Duvall) est un homme du futur qui vit dans un monde policé et aseptisé. Il a le malheur de faire l’amour avec sa fiancée – pratique formellement interdite – et les ennuis commencent. Lucas décrit un monde cauchemardesque, prolongement de la société que les années 70 contestaient avec tant de vigueur et où nous sommes – peu ou prou – entrés. Au-delà du message, cette ressortie est l’occasion de découvrir l’univers d’un futur grand cinéaste qui, déjà, avait posé les bases de son savoir-faire.
Dans la salle Club, autre vision du futur, mais antérieure puisque le film date de 1959, avec Le Monde, la Chair et le Diable (The World, The Flesh and The Devil). À la fin des années 50, le cauchemar était l’apocalypse nucléaire. C’est ce que met en scène Ranald Mac Dougall : un mineur (Harry Belafonte) se retrouve seul sur terre après un cataclysme chimique. Il erre dans un New York surréalistement désert, avant de se rendre compte que les maux du présent – racisme et préjugés – ont survécu à la fin du monde. Une jolie fable morale visuellement étonnante. Nous vous souhaitant une semaine plus riante que la vision du futur de nos deux cinéastes.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action