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L'Édito

Le Point sur Zabriskie.

L'Édito

Le Point sur Zabriskie.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Tout s’enchaîne très vite en ce début d’année. Après la ressortie de La Canonnière du Yang-Tsé (The Sand Pebbles), et le festival des Grands Pervers de la semaine dernière, voici venir une nouvelle réédition de prestige : Zabriskie Point, de Michelangelo Antonioni. Mardi 12, le distributeur Rodolphe Rouxel est venu nous parler de la copie neuve du film ; vendredi à 19h40, la séance sera présentée par Eric Dufour, professeur de philosophie et critique de cinéma, auteur notamment du livre consacré aux monstres dans la collection Armand Colin. Mardi prochain, un autre événement rythmera notre semaine, avec le Ciné-Club des Anciens (des Grandes écoles). Ce club fermé, mais ouvert à tous, organise régulièrement des projections-débats-cocktails dans notre salle. Ce mardi, les « anciens » ont choisi Happy Together, de Wong Kar-Wai, artiste de la beauté au cinéma. Il serait un peu court de voir un simple film gay dans l’histoire de ces deux garçons de Honk Kong partis en Argentine pour voir les chutes d’Iguaçu. Wong Kar-Wai filme magnifiquement une mécanique de l’amour, universelle et touchante. Jean-Marc Lalanne, ex des Cahiers, rédac chef des Inrockuptibles et fidèle du Masque et la Plume, animera le débat qui se poursuivra autour d’un verre au Grand Bar.

Autre histoire d’amour, aussi peu politiquement correcte (surtout pour l’époque) et sans doute plus radicale (surtout dans sa réalisation), Zabriskie Point est l’un des films clés des années 70. Un autre enchaînement aurait été possible puisque Wong Kar Wai a co-réalisé (avec Soderbergh) Eros, le dernier film de Michelangelo Antonioni décédé en 2007. Antonioni avait connu le succès avec l’Avventura, primé à Cannes en 1960. Poursuivant avec Monica Vitti, son héroïne et aussi son épouse, il réalisa encore en Italie l’Eclipse, la Nuit et le Désert Rouge, avant de partir pour Londres tourner Blow Up. Le triomphe de ce film novateur lui ouvrit les portes d’Hollywood, où il put en 1969, réaliser Zabriskie Point. Zabriskie Point est un coin perdu au milieu de la Death Valley, l’endroit le plus chaud des États-Unis. C’est là qu’un jeune couple, ayant fui la police après des émeutes, se retrouve et s’éclate. Mais le rêve est de courte durée… Plastiquement époustouflant (merci la copie neuve), Zabriskie Point créa un électrochoc à sa sortie et connut plusieurs censures. 40 ans plus tard, il a conservé toute sa force vitale.

En salle Club, nous retrouvons La Canonnière du Yang-Tsé, film épique de Robert Wise (également sur copie neuve), où Steve McQueen interprète un matelot-mécanicien embarqué sur un patrouilleur américain dans la Chine de 1926. Si les eaux du Fleuve Bleu sont calmes, ses rives sont agitées par la guerre qui oppose les Nationalistes aux Révolutionnaires. Pas facile de rester neutre, surtout quand, comme Steve, on a du cœur. En alternance, nous poursuivons aussi, pour la dernière semaine, la pétillante comédie What’s Up Doc, de Peter Bogdanovich, où Ryan O’Neil et Barbra Streisand joue une partition déglinguée, digne d’Howard Hawks. Ne ratez pas cette rareté, qui incarne toute la folie et la liberté des seventies.

Pour en finir avec cette semaine, la rituelle séance de l’Enfance de l’Art, mercredi à 14h, nous invite à suivre Le Signe de Zorro, de Rouben Mamoulian, l’une des meilleures transpositions à l’écran du héros inventé en 1919 par Johnston McCulley.

Mercredi prochain – vous le savez si vous lisez ce célèbre hebdomadaire – ce sera la Semaine Télérama, une sélection de sept des meilleurs films de l’an 2009. Procurez vous le pass dans le magazine et venez voir ou revoir Un ProphèteWelcomeLe Ruban Blanc, entre autres perles de l’année dernière.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action