Le parfum de la jeunesse et l’odeur du sang.

Chères spectatrices, chers spectateurs, 

La sixième édition du Smells Like Teen Spirit Festival va animer cette semaine, avec tout un tas de films, longs et courts-métrages en compétition, qui fleurent bon l’énergie vitale de la jeunesse. Mais l’on sentira aussi l’odeur du sang que distille Patricia Mazuy dans Bowling Saturne, son dernier film noir, très noir. Nous aurons aussi le temps d’organiser un ciné-club Image & Parole (jeudi soir) autour de Ni le Ciel ni la Terre, de Clément Cogitore, et vous, celui de voir tous nos anciens films encore à l’affiche. 

Jeudi donc, à 20h, notre ami Carlos Tello, docteur en littérature comparée et cinéma, animera la séance d’Image & Parole, lors de laquelle nous verrons Ni le Ciel ni la Terre. Vidéaste et plasticien, Clément Cogitore a décidé en 2015 de sortir de son champ artistique pour réaliser un long-métrage de fiction. Il a placé la barre haut en inventant un nouveau genre – le drame de guerre fantastique – sur la curieuse aventure d’une unité combattante française en Afghanistan, menée par Jérémie Renier et Swann Arlaud. Carlos aura de quoi dire…

Vendredi sera marqué par la soirée de lancement du Smells Like Teen Spirit Festival #6, avec son lot de teen-movies, de délires adolescents, et de folies juvéniles. A 19h30, Kevin Elamrani-Lince ouvrira le festival avec Inutile de fuir, film manifeste du tonitruant collectif Casual Gabberz. Il enchaînera à 21h15 avec Hard <3 où le réalisateur venu du clip s’amuse à secouer le public. On ne va pas vous détailler le riche programme de ce rendez-vous annuel qui bouscule les codes et les habitudes pour la plus grande joie du public, jeune et moins jeune.  Après les quatre projections de samedi, se tiendra dimanche celles de la compétition officielle de courts-métrages. A 14h30 et 16h30, deux sessions pour que les équipes viennent présenter et montrer leurs productions, dans une ambiance toujours survoltée. Le week-end se poursuivra avec Alma’s Rainbow, film d’éveil à la féminité et au féminisme d’Ayoka Chenzira, puis Jawbreaker, où Darren Stein raconte une blague qui tourne mal. Ça n’ira pas mieux lundi dans Souviens-toi… L’été dernier, de Jim Gillespie, où une bande de jeunes adultes est rattrapée par leur (grosse) bêtise, suivi d’un grand classique de l’horreur teenager, Massacres dans le train fantôme, de Tobe Hooper. Charlotte Le Bon assurera la fermeture du festival mardi à 20h en nous présentant, avec son charmant accent québécois, Falcon Lake, son premier long-métrage. Elle restera après la projection pour échanger avec le public de cette avant-première, puisque le Grand Action sortira le film le 4 janvier prochain. 

Une jeune femme brillante, issue d’un milieu populaire, qui abandonne ses études à HEC pour se lancer dans le cinéma mérite tout notre respect. Ainsi en décida Patricia Mazuy, suite à un désir profond et une rencontre fondatrice avec Agnès Varda. Après un premier long remarqué (Peau de Vache, en 1989), Patricia reçoit un Prix pour le téléfilm Travolta et Moi, avant de décrocher celui de la Jeunesse au Festival de Cannes 2000 pour Saint-Cyr, également couronné du Prix Jean Vigo. Madame Mazuy poursuit sa carrière et nous sommes fiers de vous proposer son dernier opus, Bowling Saturne. Une fratrie dysfonctionnelle, un garçon perdu, un flic taciturne, un père mort, une bande de chasseurs, une activiste écolo et plein de jolies filles, gravitent autour du Bowling Saturne, que les deux frères ennemis tentent de faire tourner. Mais l’on perd souvent la boule à ce jeu, qui tourne vite au film noir. La réalisatrice crée une ambiance oppressante et pesante pour nous entraîner dans les méandres de l’âme humaine et son attrait pour la mort… Un film cru, dur, qu’on n’oublie pas. 

Blake Edwards et son cycle des comédies mené par The Party conserve ses séances, tout comme l’hommage à David Bowie de Brett Morgen (Moonage Daydream), First Cow dont nous avons fêté les un an de présence sur nos écrans, et pas mal d’autres anciens succès.  

L’Enfance de l’Art ferme cette lettre avec noblesse grâce à La Marche de l’Empereur, génial saga glaciale de Luc Jacquet (mercredi à 10h30), et aux histoires des Princes et Princesses, de Michel Ocelot (jeudi à 10h30). 

Excellente semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action