La semaine des chefs-opérateurs.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
La semaine qui s’annonce est certes chargée, mais surtout lumineuse, puisqu’elle offre une large place aux directeurs de la photo, ces artistes et partenaires des réalisateurs qui leur confient la lumière de leurs films. Nous la débuterons avec l’hommage et la Master Class de Luciano Tovoli, organisés par Cameflex-AFC, tout comme la soirée de clôture “Patrimoine“ où Pierre Lhomme nous racontera les secrets de l’image de La Vie de Château, pétillante comédie de Jean-Paul Rappeneau. Suivra le Ciné-Club Louis Lumière avec Michael Kohlhaas, d’Arnaud Des Pallières, expliqué par sa partenaire Jeanne Lapoirie, puis l’avant-première de Rosa la Rose, Fille Publique, en présence de Paul Vecchiali et du chef-op Renato Berta. Nous n’abandonnerons les chefs-opérateurs que mardi soir pour le Ciné-Club Positif lors duquel Emmanuel Raspiengeas, rédacteur de la revue, animera le débat suite à la projection de 21 Grammes, d’Inarritu. A part tous ces événements, il y a le programme, et ce n’est pas rien non plus. A la suite de Nuits Blanches sur la Jetée, son dernier film, commence la première partie de la Rétrospective Paul Vecchiali (la seconde en juillet), avec 4 films sur copie restaurée, tout comme la réédition de Un Frisson dans la Nuit, premier film de Clint Eastwood devenu depuis le maître que l’on sait.
Ses interventions nous ont enchantés la semaine dernière ! Volubile, passionnant, foisonnant d’anecdotes, plein de vie et de fougue, Luciano Tovoli parle de son travail de directeur de la photo avec une rare humanité. Nous sommes donc ravis de le retrouver mercredi pour boucler son passage au Grand Action et l’hommage que lui rend Cameflex. Mercredi, donc, à 14h, il animera une Master Class qui s’annonce épatante, avant de nous présenter, à 17h, le seul et unique film qu’il a réalisé : Le Général de l’Armée Morte.
Ce même mercredi à 19h45, la manifestation Cameflex, organisée par l’AFC, l’Association Française des Directeurs de la Photographie Cinématographique, a invité Pierre Lhomme pour sa soirée de clôture. Nous célébrerons le patrimoine cinématographique en revoyant avec rire et plaisir La Vie de Château, merveilleuse et bondissante comédie de Jean-Paul Rappeneau que Pierre a éclairée, et dont il a supervisé la restauration.
L’on poursuivra cette semaine des chefs-opérateurs vendredi à 19h30 avec le Ciné-Club Louis Lumière et Jeanne Lapoirie qui a assuré la photo médiévale de Michael Kohlhaas. Ce film d’Arnaud Des Pallières est littéralement porté par l’interprétation de Mads Mikkelsen qui lève une armée pour se venger de l’injustice d’un seigneur. Le débat qui suivra la projection se prolongera par un cocktail.
Samedi, Renato Berta, autre grand maître de la lumière, accompagnera Paul Vecchiali pour l’avant-première de la réédition de Rosa la Rose, Fille Publique. Marianne Basler y interprète la rayonnante prostituée qui donne son nom au film et tombe amoureuse d’un jeune ouvrier, défiant ainsi la loi du milieu qu’incarne son souteneur. Cette tragédie de 1985 est présentée en avant-première de la seconde partie de la rétrospective de son réalisateur qui s’ouvrira en juillet. Cette semaine, dans la foulée de Nuits Blanches sur la Jetée, son dernier film, nous vous présentons la première partie de cette hommage au plus méconnu des grands cinéaste français. Dans l’Etrangleur, Corps à Cœur, Femmes, Femmes ou Change pas de Main, on pourra voir la façon si particulière qu’il a de filmer l’amour, le sexe, l’errance, la mort. Un hommage mérité à un cinéaste libre, indépendant, modeste et passionnant.
La semaine se terminera mardi avec un Ciné-Club Positif, lors duquel nous verrons 21 Grammes, d’Alejandro Gonzalez Inarritu, l’un des réalisateurs les plus intéressants de sa génération. Il nous entraîne là dans une histoire à trois personnages, liés par une mort accidentelle et un espoir de survie. Le titre du film fait joliment référence au poids supposé de l’âme humaine, mais Emmanuel Raspiengeas, rédacteur à la revue Positif, devrait nous apprendre des tonnes de choses sur ce film envoûtant.
Autre envoûtement, celui de Misty, le morceau d’Errol Garner que demande tous les soirs une auditrice à un programmateur radio. Play Misty For Me, titre original et bien plus évocateur que le Frisson dans la Nuit, est le premier film de Clint Eastwood. Clint tient aussi le rôle du programmateur qui se laisse prendre au piège de son auditrice, et fait montre pour ses débuts derrière la caméra d’une maîtrise, d’un sens du rythme et du suspense dont il ne s’est jamais départi.
Très rapidement car la place manque, une séance encore pour The Smell of us, de Larry Clark, une pour Les Ascensions de Werner Herzog et une évidemment pour l’Enfance de l’Art qui nous offre L’Argent de Poche, de François Truffaut.
Bonne et lumineuse semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.