La naissance d’un cinéaste.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Cette lettre, qui couvre deux semaines au Grand Action, est guidée par l’autonarration de l’aube d’une passion : celle de Steven Spielberg pour le cinéma. Il la raconte avec émotion et un émerveillement communicatif dans The Fabelmans, qu’accompagne la première partie d’un Cycle Steven Spielberg. Outre cette sortie très attendue, la quinzaine sera marquée par trois événements : un Image & Parole avec Alphaville, dimanche 26 février à 18h, puis, début mars, nous recevrons, lundi 6, Jean Dujardin pour un Ciné-Club ESEC autour du Daim, et mardi 7, notre cher Michel Ciment pour animer un Club Positif Marco Bellocchio avec Les Yeux, la bouche.
Revenons au dimanche 26 pour la séance de 18h d’Image & Parole, suivie d’un débat avec Carlos Tello, passionnant docteur en littérature comparée et cinéma. Il nous parlera d’une étrange aventure de l’agent très secret Lemmy Caution, envoyé en mission à Alphaville par Jean-Luc Godard.
Petit saut dans le temps. Lundi 6 mars à 20h, nous aurons le plaisir d’accueillir Jean Dujardin, invité du Ciné-Club ESEC. Personnage charmant à la ville, Jean interprétait un type très inquiétant dans Le Daim, de Quentin Dupieux. On enchaîne le lendemain soir avec un autre invité de prestige, inspirateur de tous les critiques de films. Michel Ciment, âme de la meilleure revue de cinéma du monde, animera le Ciné-Club Positif consacré à Marco Bellocchio et illustré par Les Yeux, la bouche.
Avant cela, vous aurez vu The Fabelmans. Il y a une tendance des cinéastes mûrs à regarder leur jeunesse et à réinventer les moments qui ont contribué à construire leur personnalité. Celle de Steven Spielberg s’articule autour du cinéma lui-même, et Sammy Fabelmans incarne l’enfant qu’il était, découvrant et expérimentant la caméra qui mènera sa vie. Spielberg est un remarquable conteur qui sait, par son écriture et sa mise en scène, faire naître l’émotion. Ainsi, Sammy, voyant pour la première fois des images s’animer sur un écran, est l’alpha et l’oméga de la suite. Le film s’appelait pertinemment The Greatest Show on Earth (de Cecil B. DeMille) et c’est précisément ce qu’en a perçu Sammy, alias Steven. Dès lors, le gamin n’aura de cesse, non seulement de voir d’autres films, mais surtout d’en faire, sous l’œil dubitatif de son père ingénieur (Paul Dano), et fasciné de sa mère pianiste, la formidable Michelle Williams. Outre cette dévorante passion, le jeune homme découvre aussi les filles, les potes, la débrouille, les studios, John Ford (incarné par David Lynch !), et l’antisémitisme, un thème important de la filmographie du réalisateur. Même si, pour des raisons d’accès aux copies, certains de ses films manquent à l’appel, notre Cycle Steven Spielberg offre un tour de sa belle carrière : 32 Oscar, dont deux pour la réalisation, et 5 Golden Globes ! Pour la première partie, nous vous proposons du drôle (1941), du sérieux (Pentagon Papers), du grave (Cheval de guerre), du rêve (E.T.), et plein d’autres variations spielberguiennes.
Pendant les deux prochaines semaines, tous nos derniers succès vont garder des séances. Beaucoup pour les plus récents, dont les deux Orson Welles (Le Procès, et F for Fake) et Aftersun de Charlotte Wells ; un peu moins pour ceux découverts il y a plusieurs semaines, comme le fascinant Tár de Todd Field, le tonitruant Babylon de Damien Chazelle, les incongrues Banshees d’Inisherin de Martin McDonagh, et le sensible Falcon Lake de Charlotte Le Bon.
Pour cause de vacances, l’Enfance de l’Art se décline en 6 films. Lors de la première semaine, les petits voleront avec Ariol prend l’avion (mercredi 10h30), riront devant Mon Tonton ce tatoueur tatoué (jeudi 10h30) et tout le monde se retrouvera dimanche à 14h pour Wallace & Gromit : Les Inventuriers. En mars, nous découvrirons La Chouette en toque (mercredi 10h30), verrons que Charlot s’amuse (Jeudi 10h30), et sympathiserons avec Mes Voisins les Yamada (dimanche 14h).
Belle quinzaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action