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L'Édito

La folie.

L'Édito

La folie.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
La folie de Joaquin Phoenix, l’Irrational Man du dernier Woody Allen, celle de la Romance de Bureau soviétique d’Eldar Ryazanov proposée jeudi soir par Ciné-Ma-Russie. La folie pop, plastique et terriblement 60’s d’Andy Warhol qui inspire Love Lion, d’Agnes Varda pour notre cycle Warhol Unlimited du vendredi, et puis celle de Max le fou, que NoCiné nous propose de revoir en intégralité samedi en projetant les quatre Mad Max, saga cultissime de George Miller. La folie aussi de notre programme de la semaine, riche encore d’un dernier événement, en l’occurrence mardi un Ciné-Club Louis Lumière, avec Le Départ de Jerzy Skolimowski, suivi d’un débat avec Willy Kurant, son Directeur de la photo. Ajoutons un cycle Woody Allen, le délire de Marco Bellocchio dans Sangue del mio sangue, les chauffeurs dingues de Sorcerer, et la plongée de Queen of Earth. Ouf. Et dire qu’il y en a qui sont en vacances.

Honneur aux événements bien sûr, avec le premier du quatuor de la semaine. Jeudi soir, nos amis de Ciné-Ma-Russie nous invitent à revoir deux films primés lors du Festival Quand les Russes Rient. Prix du public Romance de Bureau est une hilarante comédie réalisée en 1977 par Eldar Ryazanov qui crée là un rôle sur mesure pour Allissa Freindlikh. Elle interprète la patronne d’une grande administration qu’un de ses employés, timide et maladroit, va tenter de séduire. Un régal. Pour nous mettre en zygomatiques, la séance débutera avec le court-métrage de Nicolaï Kotiash, Un sur Deux, qui obtint le Grand-Prix de Meilleur court-métrage. Comme toujours avec nos amis Russes, la soirée se prolongera autour d’un cocktail.

Vendredi, détour par la folie hippie du Los Angeles de la fin des années 60 avec Lion love, film de la période américaine du couple Demy-Varda. C’est Agnès qui réalise cette drôle d’histoire où trois jeunes comédiens chevelus et en devenir vivent, depuis la maison qu’ils partagent, l’assassinat de Robert Kennedy. C’est étrange et gentiment délirant, comme le travail d’Andy Warhol. Ce film s’inscrit  dans le cycle que nous consacrons au pape du pop, en résonnance avec l’exposition Warhol Unlimited, estampillée Moma, à voir absolument au Musée d’Art Moderne de Paris.
Le lendemain, samedi donc, sera une journée de folie pour celles et ceux qui participeront au Marathon Mad Max initié par NoCiné, poscast hebdomadaire animé par Thomas Rozec, de France Info. Entre le premier Mad Max de 1979, et le dernier, Fury Road de 2015, où Tom Hardy a repris la licence de Mel Gibson, Georges Miller a construit une légende de métal, de pétrole, de poussière et de sang. A partir de 14h, les quatre opus de la saga vont s’enchaîner, pour se conclure par l’enregistrement d’un NoCiné à 23h. Mais n’allez pas croire que les spectateurs seront passifs. Pendant ces 10 heures de programme, les twittos et autres blogueurs sont invités, depuis la salle, à faire raisonner la folie de Max sur les réseaux sociaux.

Mardi soir, le Ciné-Club Louis-Lumière clôturera la semaine, avec Le Départ de Jerzy Skolimowski. Tourné en 1967 et couronné par un Ours d’Or à Berlin, c’est le premier film du réalisateur tourné à l’ouest. Il doit beaucoup à la Nouvelle Vague, dans lequel on peut d’ailleurs l’inclure. Pour preuve, le duo d’acteurs – Jean-Pierre Léaud et Catherine Duport – et le chef opérateur, Willy Kurant donc, venaient de tourner Masculin-Féminin avec Godard. Malgré son sujet – un jeune homme passionné de courses automobiles – Le Départ est un film poétique et musical (grâce au jazz improvisé de Krzysztof Komeda). Nerveux aussi, et radicalement différent. Un moment de cinéma à ne pas rater, surtout en la présence de Willy Kurant qui nous racontera cette expérience de tournage étrange, et poursuivra l’échange au Grand Bar.

Avec tous ces événements, il ne nous reste que peu de place pour évoquer le programme. Rien de nouveau cela dit sur ce plan par rapport à la semaine dernière. D’abord Irrational Man, et la formidable performance de Joaquin Phoenix dans cette dernière et brillante fable noire, absurde et acide de Woody Allen. Un Cycle Woody Allen accompagne cette sortie, et vous donne l’occasion de revoir une douzaine des plus grandes réussites de ce génie, comme ZeligManhattan ou Match Point.

Restent aussi quelques séances pour Sangue del mio sangue, le nouveau Marco Bellocchio, un film somme qui se joue du temps, et puis encore une ou deux pour la revisite du Salaire de la Peur de Friedkin, Sorcerer, et le vrai film indé d’Alex Ross Perry, Queen of Earth.

Concluons avec l’Enfance de l’Art et l’étrange famille de Mes Voisins les Yamada, une très marrante animation japonaise avec, en avant-programme, Rhapsodie pour un Pot-au-Feu de Charlotte Cambon.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action