King Kong forever…
Chère Spectatrice, cher Spectateur,
Vous n’avez pas pu y échapper : le nouveau (et superbe) King Kong de Peter Jackson arrive sur notre écran panoramique. Pour lui répondre, nous vous proposerons le King Kong de 1933 en salle club jusqu’à 17h, heure à laquelle il laissera l’écran à Match Point de Woody Allen.
Mais revenons aux origines du gorille géant. En 1933, l’immense producteur David O. Selznick en était à ses débuts. Malgré sa jeunesse, il possédait déjà la détermination et la force de travail qui allaient assurer son succès. Quand Edgar Wallace lui apporta l’histoire d’un grand singe terrifiant qui tombe éperdument amoureux d’une belle blonde, il sut convaincre la Radio Pictures (RKO) d’investir 750 000 dollars – une somme énorme pour l’époque – dans cette version apocalyptique de la Belle et la Bête.
Selznick réunit une belle équipe et, comme à son habitude, garda le contrôle. Willis O’Brien, magicien des effets spéciaux, construisit et anima des monstres de toutes tailles et régla le ballet des avions mitraillant Kong au sommet de l’Empire State Building.
King Kong, sous titré huitième merveille du monde, fit un carton et entra instantanément dans la mythologie du cinéma. 70 ans plus tard, on ne lasse pas de le voir et le revoir. D’ailleurs regardez la magie opérer dans les yeux des enfants.
Peter Jackson avait 8 ou 9 ans lorsqu’il vit King Kong à la télévision un vendredi soir. « L’impact fut tel que je décidai sur le champ de devenir réalisateur pour pouvoir un jour faire des films comme King Kong ». Depuis, le petit Peter a grandi. Il a convaincu la planète entière de son talent en ramassant les Oscars et autres prix à la pelle. Il a surtout marqué une génération en s’attaquant à l’énorme trilogie du Seigneur des Anneaux. Cette colossale réalisation lui a pris quelques années, mais jamais il n’a renoncé à son projet de refaire un King Kong, avec les moyens d’aujourd’hui.
Contrairement à John Guillermain qui réalisa un King Kong en 1976 (et même une lamentable suite 10 ans plus tard), Jackson ne voulut pas rendre l’histoire plus contemporaine. Il la situe toujours dans les années 30, pour plusieurs excellentes raisons : sa fidélité au projet original (avec l’attaque des biplans) et le peu de crédibilité qu’aurait, à l’heure du satellite, une île inconnue des cartographes !
Il a donc utilisé sa maîtrise de l’outil numérique pour reconstituer New York en 1933 et la mystérieuse île de Skull où règne King Kong.
S’il s’agit indubitablement d’un remake, et d’ailleurs revendiqué comme tel, Jackson a aussi fait appel à sa remarquable connaissance du langage cinématographique. Il a donc retravaillé les personnages et accentué les rapports qui les lient. Là réside la bonne surprise du film, attestée par la présence à l’écran d’un casting de premier choix.
Plastiquement stupéfiant, émotionnellement puissant et remarquablement réalisé, ce nouveau King Kong devrait vous faire passer les 3 plus brèves heures de votre vie. Un monument.
Autre monument, notre cher Woody Allen et son Match Point, balle de match brillamment servie par Scarlett Johansson et Jonathan Rhys Meyers, qui, bien que très éloigné de King Kong, est aussi un monstre. Match Point, enchanteresse mais cruelle comédie de la vie, reste à l’affiche de notre salle Club à partir de 17h.
Pour finir sur un plaisir cinématographique, musical et gourmand, retenez vos places pour notre ciné-concert-goûter du dimanche 8 janvier à 16h, avec Jacques Cambra au clavier, Harold Lloyd dans Monte la Dessus à l’écran, et nos amis gourmands de l’Intendance Suivra aux manettes du goûter. Une belle après-midi en perspective.
Isabelle Gibbal-Hardy
L ‘équipe du Grand Action