King John, himself.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
My God ! John Boorman, le mythique réalisateur de Leo The Last et d’Excalibur (entre autres) sera parmi nous lundi à 19H30 pour nous présenter Délivrance, film hautement traumatique qui fut éclairé par…Vilmos Zsigmond, notre invité de la semaine dernière.
Autre événement, donné à l’initiative du Ciné-Club Univers Convergents, la soirée Malevil, cauchemar apocalyptique imaginé par Christian de Chalonge en 1980. Après la projection de mardi 27 à 19h30, d’éminents spécialistes viendront débattre de la fin du monde. Ces deux grands rendez-vous ne doivent pas éclipser les autres films de la semaine qui poursuivent leur carrière. Ainsi, nous pourrons encore voir The Grand Budapest Hotel, Le Loup de Wall Street et Computer Chess, ainsi que 17 anciens lauréats de notre cycle Palmes d’Or.
A 81 ans, John Boorman est encore un jeune homme. Pour preuve, il présente à Cannes un film dans la Quinzaine des Réalisateurs (Queen and Country). Sur le chemin du retour de la Croisette, et grâce aux interventions conjuguées de Pierre Filmon et de Pierre Rissient, qu’ils en soient remerciés, Monsieur Boorman a accepté de faire une halte au Grand Action pour nous présenter Délivrance. Rappelons que ce film réalisé en 1972 suit l’escapade supposée bucolique de quatre copains citadins qui descendent une rivière. Le progrès veut la sacrifier sur l’autel d’un barrage qui engloutira toute une région perdue. D’autres sacrifices viendront, et pas d’où on les attend. Nos touristes en canoë n’entendront plus jamais le banjo de la même manière, et les spectateurs non plus. Adapté d’un livre de James Dickey, Délivrance reçut quantité de prix (Oscar, Bafta, Golden Globe… ) et, en 2008, a fait son entrée au National Film Registry qui conserve quelques centaines de films majeurs.
Crée sous l’impulsion de Cédric Villani, le plus célèbre de nos mathématiciens contemporains, le Ciné-Club Univers Convergents a l’ambition de créer un dialogue entre la science et la fiction. Pour la séance du 27 mai, il s’agit en l’occurrence de science-fiction, sous-genre apocalyptique, puisque le Ciné-Club a choisi Malevil. Librement inspiré du roman de Robert Merle, Malevil raconte le miracle qui sauve quelques personnes réunies par hasard dans la cave d’un château. Ils échappent à une explosion, sans doute nucléaire, qui les plonge dans un sommeil profond. Lorsqu’ils émergent, la fin du monde a eu lieu, et ils semblent les seuls survivants. L’une des bonnes idées de Christian de Chalonge est d’avoir donné des rôles tragiques à des acteurs comiques (Villeret, Serrault, Dhéry), tous excellents. La projection sera suivie d’un débat animé par Patrick Criqui, économiste, Gaëlle Clavandier, sociologue des catastrophes, et François Taddéi, biologiste à l’Inserm. On n’y évoquera les scénarios de l’apocalypse et on ne vous garantit pas que ce sera une immense marrade, mais ça devrait être passionnant.
Si le Festival de Cannes ferme ses portes dimanche soir, notre Cycle Palmes d’Or poursuit sa route. L’occasion de voir ou revoir certains des films qui décrochèrent le plus prestigieux prix du monde du cinéma. Nous n’allons pas vous citer les 17 primés que nous projetons cette semaine, mais sachez qu’une Brèves Rencontres entre Le Troisième Homme et Oncle Boonmee pourrait conduire dans la Chambre du Fils pour voir La Vie d’Adèle en jouant du Le Tambour, alors que si Papa est en Voyage d’Affaire et que La Classe Ouvrière va au Paradis, L’Anguille, Le Guépard et L’Homme de Fer pourraient faire une Ballade de Narayama qui se terminerait, non en Dolce Vita mais en Apocalypse Now.
Allez, on conclut avec nos rendez-vous jeune public. Nous ne vous recommandons pas de les emmener voir ni Délivrance, ni Malevil. En revanche, samedi, la projection-goûter du Pinocchio de Comencini organisée par Yves Fostier et la marionnette du film est faite pour eux. Idem avec notre Enfance de l’Art dominicale, où le Vent se Lève, soufflé par Hayao Miazaki.
Belle semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action