Hommage à Jacques Perrin.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
A l’instar des chrysanthèmes, Mon Premier Festival fleurit aux vacances de la Toussaint. Depuis 4 ans, ce rendez-vous propose aux jeunes cinéphiles un programme spécialement conçu à leur attention. Sept salles d’Art et d’Essai y participent, dont, bien sûr, le Grand Action. Cette année, nous avons décidé de rendre un vibrant et cinématographique hommage à Jacques Perrin, qui nous fera l’honneur de sa visite mardi 4 novembre à 16h15.
Les plus jeunes de nos spectateurs se disent alors : Mais c’est qui Jacques Perrin ?
Quasi-né dans un théâtre – mère comédienne, père régisseur à la Comédie Française – il débute à 5 ans au cinéma, dans les Visiteurs du Soir de Marcel Carné. Vous demanderez à vos parents de vous raconter qui est cet immense réalisateur réaliste-poétique. Jacques Perrin attend quelques années pour obtenir ses premiers grands rôles dans la Fille à la Valise et Journal Intime, deux films de Zurlini que nous eûmes la joie de souvent projeter. Sa carrière est lancée comme un conte de fée : il tourne avec de grands réalisateurs (Clouzot, Costa Gavras, Chabrol, Schoendoerffer…), avant de rencontrer Jacques Demy et ses merveilleux films chantés qui en font un personnage de conte de fées. Aux côtés de Catherine Deneuve, il est un marin romantique dans les Demoiselles de Rochefort (« Nous sommes deux sœurs jumelles, nées sous le signe des gémeaux »), puis le Prince rêvé de Peau d’Ane (« Nous nous gaverons de pâtisseries »), deux films enchanteurs au programme de Mon Premier Festival.
Dès la fin des années 60, Jacques Perrin entend bien jouer (et jouer bien), mais il veut aussi produire. Et débute ce nouveau rôle de chef d’orchestre avec Costa-Gavras (Z, Etat de Siège…), Zurlini et Jean-Jacques Annaud. Conquis par ce nouveau métier et fasciné par la nature, il entreprend alors des documentaires très ambitieux, tel Microcosmos, où les insectes sont filmés à hauteur de fourmi. Heureusement, le public est au rendez-vous de ce spectacle fascinant, et permet à Jacques de grimper au sommet pour produire Himalaya : l’Enfance d’un Chef (d’Eric Valli), puis de prendre son envol avec le Peuple Migrateur, où une incroyable nuée de caméra suit le voyage céleste des oiseaux. Nouveaux succès, qui offrent à Jacques Perrin l’opportunité de tourner aujourd’hui Océan sur toutes les mers du globe. En attendant la sortie (prévue au printemps 2009) de ce film évènement, nous projetterons, comme un prologue, son touchant et magnifique documentaire-hommage sur le navigateur Tabarly.
Quand il ne produit pas de documentaires prestigieux, Jacques Perrin produit des grands films populaires, comme les Choristes, de Christophe Barratier, où Gérard Jugnot fait chanter le jeune Jean-Baptiste Maunier.
Et quand il ne produit pas du tout, l’infatigable Perrin joue pour ses amis réalisateurs, tel Giuseppe Tornatore, qui lui offrit un rôle dans le délicieusement nostalgique Cinema Paradiso.
Voilà donc, chers jeunes lecteurs (quand on dit jeune, ce n’est pas une question d’âge), une semaine de bonheur pour découvrir un grand monsieur du cinéma, et même le rencontrer, puisqu’il sera avec nous mardi 4 à 16h15.
Au programme également de Mon Premier Festival, un ciné-concert-goûter, dimanche à 16h, avec notre ami pianiste Robert Piéchaud accompagnant Cendrillon et autres contes en dessins animés, et, toujours en musique, l’avant-première de la copie neuve des Sept Femmes de Barberousse, extraordinaire comédie musicale hollywoodienne de Stanley Donen. Nous attendons toujours de pied ferme les inconditionnels d’Alfred Hitchcock qui nous ferons l’honneur de leur visite, pour une petite vue par la Fenêtre sur Cour (Rear Window), ou une plongée dans les brumes de la Tamise avec Frenzy.
Bon festival.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action