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L'Édito

Hommage à Alain Resnais.

L'Édito

Hommage à Alain Resnais.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Deux ans et demi déjà qu’Alain Resnais s’en est allé après une vie bien remplie. Grâce à François Thomas, journaliste et écrivain qui publie un livre sur son travail, nous sommes heureux de rendre hommage à ce cinéaste qui fut l’un des premiers diplômés de l’IDHEC, ancêtre de la FÉMIS. Chaque soir un film de Resnais présenté par un de ses collaborateurs, technicien ou comédien. Outre cet hommage, nous verrons aussi, mardi à 20h, un Ciné-Club Positif avec La Danza de la realidad, d’Alejandro Jororowsky, nous poursuivrons notre Cycle Paul Vecchiali, emmené par Le Cancre, son dernier film, et les projections de Il Etait Une Fois dans l’Ouest (de Leone) et Showgirls (de Verhoeven), tous deux sur copie neuve.

Né en 1922, le jeune Alain Resnais souffre d’asthme chronique. Grâce à sa famille aisée, il suit une scolarité presque normale et peut aussi découvrir les arts, dont le cinéma. Il rêve de devenir comédien (et en gardera un vrai talent pour les diriger) mais sera finalement cinéaste après avoir obtenu son diplôme de monteur. Après-guerre, son premier documentaire (Van Gogh) est récompensé à Venise et aux Oscar. Il enchaîne les docs, et accède en 1956 à la reconnaissance internationale avec Nuit et Brouillard, sublime poème visuel devenu film de référence sur les camps nazis. Après un premier essai de fiction avortée, il réalise Hiroschima mon Amour, d’après Duras et L’Année Dernière à Marienbad, d’après Robbe-Grillet, imposant son style détaché de la Nouvelle Vague qui éclate alors. Proche de Chris Marker, autre cinéaste qui trace sa route en solitaire, Resnais construit une œuvre singulière qui, avec Providence ou Mon Oncle d’Amérique, touche à la  perfection au tournant des années 80.  Il s’entoure alors d’une nouvelle bande de comédiens – André Dussolier, Pierre Arditi et surtout Sabine Azéma qui sera sa compagne – et adopte une structure plus linéaire et sombre, sans rencontrer autant de succès. Fidèle à sa nouvelle bande, il crée de nouvelles collaborations à la fin des années 90, notamment avec le duo d’auteurs-acteurs Jaoui-Bacri, et cherche un style plus léger, plus comique, plus théâtral, comme pour le double film Smoking / No Smoking. Avec On Connait la Chanson, écrit par les Jabac, il fait entrer Lambert Wilson dans la bande et une bonne dose de comédie chantée dans son cinéma. Il poursuit avec Pas sur la Bouche, adapté d’une opérette, obtient un nouveau succès avec Cœurs, rêverie tragi-comique dans un Paris onirique, et réitère avec Les Herbes Folles, film bouffon et décousu mais hautement réjouissant. Alain Resnais approche des 90 ans et réalise un étrange et attachant film testament, Vous n’avez Encore rien Vu, puis, la mort ne semblant pas vouloir de lui, enchaîne avec Aimer, boire et Chanter, un drôle de vaudeville débordant de vitalité qui sortira quelques semaines après son décès, en mars 2014, à 92 ans. Afin de célébrer ce grand monsieur auquel François Thomas consacre un ouvrage passionnant Alain Resnais, les Coulisses de la Création (Editions Armand Colin), nous reverrons ses derniers films, à raison d’un par soir à 20h, présenté par François Thomas accompagné d’au moins un des proches collaborateurs de Resnais. Nous débuterons magistralement mercredi avec une quinzaine de ses proches qui nous présenterons le film Les Herbes Folles. François signera son livre lors du cocktail à suivre au Grand Bar. Jeudi, André Dussolier sera avec nous pour On Connait la Chanson, vendredi le scénariste Laurent Herblet pour Vous n’avez Encore rien Vu, et samedi les producteurs Caroline Silhol et Jean-Louis Livi nous présenterons Aimer, boire et Chanter. Dimanche, à 16h et 20h, rendez-vous avec Renato Berta pour Smoking / No Smoking, lundi avec Eric Gauthier pour Cœurs, et mardi fin de semaine avec Hervé de Luze, monteur de Pas sur la Bouche.

Pardon d’avoir donné autant de place à Alain Resnais, mais il le mérite. Alors parlons vite du Ciné-Club Positif de mardi qui nous emmène voir La Danza de la realidad, premier opus de la trilogie autobiographique fantasmée du franco-chilien Alexjandro Jodorowski dont le deuxième volet (Poesia sin Fin) est actuellement en salle. Séance commentée par un rédacteur de la revue, et introduite par une coupe de champagne offerte par la Veuve Cheurlin, notre nouveau partenaire en bulles.

Paul Vecchiali nous excusera aussi, et venez vite voir Le Cancre, son dernier film, et les trois autres qui composent son cycle.

Avant de conclure avec L’Enfance de l’Art et les belles Aventures de Bernard et Bianca, merveilles de souris Disney mises en scène par Wolgang Reitherman, redisons que Il Etait Une Fois dans l’Ouest et Showgirls sont encore à l’affiche et voilà c’est tout. Ha si ! Une pensée pour Andrzej Wajda.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du GA