Hello Stefano !
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Un rocker italien dans une famille en crise, une projection-débat à la frontière entre la vie et la mort, un film sur la déliquescence des services hospitaliers, une quête décalée de trois frères en Inde et un drôle de moineau en dessin animé, voici le menu de la semaine au Grand Action.
Ciao Stefano (Non Pensarci) est la dernière petite perle d’un de ces artisans du cinéma italien qui résistent, coûte que coûte, à l’hégémonie pailletée de la télévision transalpine. Gianni Zanasi, qui a écrit et réalisé le film, avait fait des débuts prometteurs dans les années 90, mais il a du attendre 8 ans après le très drôle La vie est brève, mais la Journée est Longue, pour monter Ciao Stefano. Stefano, punk-rocker sur le retour, vit une mini-crise existentielle. Il fait un break dans son existence romaine dissolue et rentre dans sa famille, de fameux producteurs provinciaux de cerises à l’eau de vie. Mais là aussi, la crise règne : son père joue au golf avec insouciance, sa mère médite avec des gourous et sa sœur danse avec les dauphins. Quant à son frère, il se débat, avec une égale maladresse, dans son couple en lambeau et l’usine familial en faillite. Pas sûr que Stefano trouve là le repos qu’il cherche… Ciao Stefano est un film simple et léger, servi par une pléiade d’acteurs peu ou pas connus de ce côté des Alpes, à commencer par le nonchalant et séduisant Valerio Mastrandrea, repéré notamment dans Le Caïman de Nanni Moretti. Mais il serait réducteur de ne voir dans Ciao Stefano qu’une comédie à la fraîcheur typiquement italienne. Derrière son charmant vernis, le film porte les désenchantements et les dysfonctionnements d’une société déboussolée. Du tragique planqué sous du comique… Cela rappelle le Darjeeling Limited de Wes Anderson, qui termine sa carrière cette semaine en salle Club.
Le 1er mai, c’est la fête du travail, mais au Grand Action, ce sera celle du paranormal, avec les Jeudis de l’INREES, le très sérieux institut de recherche sur les phénomènes extraordinaires. Cette semaine, l’INREES nous propose l’Exorcisme d’Emily Rose, un troublant film de Scott Derrickson, basé sur l’histoire vraie d’une jeune fille morte après avoir été confrontée au surnaturel. À l’issue de la projection, le Père François Brune, religieux et théologien qui a longuement étudié la communication avec l’au-delà, animera un débat sur les phénomènes de possession. Entre la vie et la mort, le religieux et le psychiatrique, la frontière est parfois ténue…
Mardi 6 mai, à 14h, tout autre sujet, mais tout aussi grave : le problème de l’avenir des soins et de l’hôpital. Pour en parler, quel meilleur choix que Sicko, le documentaire sans concession de Michael Moore sur le système de santé américain. Pour finir avec cette semaine, n’oublions pas Le Corbeau et un Drôle de Moineau, un délicieux dessin animé iranien, à voir dés 3 ans. C’est le choix de l’Enfance de l’Art, mercredi à 14h. En attendant notre révolutionnaire festival » Passage à l’Action « , passez une belle semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy
L ‘équipe du Grand Action