Hasta la vista, baby !
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Comment introduire un Cycle Arnold Schwarzenegger et un débat dominical animé par Jérôme Momcilovic, en évitant cette phrase culte, prononcée dans Terminator ? Nous retrouverons bien sûr le culturiste-acteur-gouverneur dans Predator de McTiernan, dont le succès ne se dément pas, et aussi dans Total Recall, l’excellent Paul Verhoeven, réalisateur qui sera en vedette le 14 septembre pour la réédition de Showgirls. Nous y reviendrons. Le reste du programme de cette quinzaine suit les traces de celle de la semaine précédente, avec notamment Jason Bourne, quatrième épisode de la saga de l’espion amnésique mis en image par Paul Greengrass. Dépêchez-vous aussi de venir voir nos rééditions de l’été : The Serpent and the Rainbow, Blue Velvet, Do The Right Thing, et surtout La Planète des Vampires, le kitch film futuriste de Mario Bava qui quittera l’écran après sa projection de ce vendredi.
Comment un pauvre gamin autrichien, jovial mais pas particulièrement doué, né deux ans après la fin de la Guerre d’un père maltraitant aux sympathies nazies, est-il devenu roi d’Amérique ? A force de ténacité, de sacrifice et de foi en lui. Arnold Schwarzenegger a commencé, en cachette de ses parents, par développer son corps au point de devenir champion de culturisme. Ses titres nationaux puis mondiaux lui ouvrent les portes de l’exil américain, où il arrive en 1968. Il vise le cinéma et obtient son premier rôle deux ans plus tard malgré son nom impossible (il est crédité comme Arnold Strong), son accent terrible et son anglais minable, qui nécessitent qu’on le double. Pendant la décennie suivante, Arnold se forme, développe du business dans le culturisme, la restauration et fait fortune dans l’immobilier. Il en profite aussi pour se faire naturaliser et se familiariser avec la politique, mais ne renonce pas à son rêve hollywoodien. Le deuxième étage de la fusée Schwarzy atteint son but en 1982 avec Conan le Barbare, puis surtout, deux ans plus tard, avec la bourrasque Terminator, signée James Cameron. Succès confirmé avec notamment Predator, de John McTiernan, exceptionnel survivor que nous ressortons sur copie neuve pour vous permettre de redécouvrir ce film injustement méprisé à sa sortie, et un peu plus tard, Total Recall. Dimanche à 16h, avant la projection de Terminator, Jérôme Momcilovic, critique de Chronic’art et du Cercle, également auteur du Prodige Arnold Schwarzenegger, viendra nous présenter son ouvrage et nous parler de cet étonnant personnage aux multiples vies, qui fut aussi deux fois Gouverneur de Californie.
Le Grand Action porte décidément bien son nom en ce moment avec d’autres films d’action, comme la série des Jason Bourne, dont le dernier opus est sorti en août. Plaisir immense de retrouver l’agent amnésique qui réapprend son identité perdue, tout en restant une redoutable machine de combat. Bastons géniales, poursuites en voiture époustouflantes, et scénarios hypra malins ont renouvelé le genre. Les quatre parties de la saga – La Mémoire dans la Peau, La Mort dans la Peau, La Vengeance dans la Peau, et le récent Jason Bourne – avec l’indéboulonnable Matt Damon filmé par Paul Greengrass imposent un nouveau standard du thriller d’action. Ils sont tous projetés cette semaine.
Outre nos récentes reprises citées en début de lettre, le jeune public trouvera son bonheur dans nos salles avec Bon Gros Géant, féérie estivale de Spielberg. Egalement à son attention, la brillante sélection de l’Enfance de l’Art, avec Merlin l’Enchanteur, merveille de Disney, et The Party, où Peter Sellers sabote avec application une fête hollywoodienne.
Concluons avec Showgirls, réalisé par Paul Verhoeven en 1995 et éreinté à l’époque. Ce fut aussi le destin de Predator, que la critique redécouvre aujourd’hui. Nul doute que cette plongée dans l’envers du décor des spectacles de Las Vegas va connaître le même sort. Showgirls : à voir sur copie neuve et sur nos écrans le 14 septembre.
Bonne quinzaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action