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L'Édito

Glorious DTS

L'Édito

Glorious DTS

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Ainsi donc, pour fêter la fin des vacances, Inglourious Basterds, le nouveau Tarantino, est à l’affiche du Grand Action. Affiche que les Basterds partagent avec les jeunes filles en fleur de Pique Nique à Hanging Rock, film culte de Peter Weir, et les 7 Mercenaires de Sturges. Oui vous avez bien entendu, Basterds, et non pas Bastards, afin de se distinguer du navet italien qui a inspiré ce grand gamin de Quentin. Et vous aller encore mieux entendre puisque nous avons équipé notre salle panoramique du procédé sonore DTS, acronyme de Digital Theater System. Inspiré d’un brevet français (cocorico), le système a été inauguré par Spielberg en 1993 pour son Jurassic Park. On ne va pas se lancer dans une grande explication technique, mais sachez que le système permet de restituer le son en numérique, avec une compression bien moindre qu’en Dolby Digital, et donc une bien meilleure qualité. Le DTS 5.1 est un procédé de spatialisation du son, qui est diffusé sur 6 canaux, 5 + 1, d’où le nom.
Après cette parenthèse technique, parlons un peu cinéma. C’est bien ce que fait Quentin Tarantino, grand cinéphile devant l’éternel, en usant et abusant des références. Dans son Inglourious Basterds, on peut voir des clins d’œil à Leone, à Pabst, à Lang ou à Hitchcock. Tarantino ne fait pas de films de genre ; il relit les genres et les adapte à sa sauce. Après avoir revu et corrigé les films de gangsters, la black-exploitation, les films de bagnoles et ceux de karaté, il s’attaque au cinéma de guerre et à la lutte contre les méchants nazis, incarnés avec un brio récompensé à Cannes par Christoph Waltz. Ses ennemis sont une improbable escouade de killers Juifs Américains – emmenée par un irrésistible Brad Pitt qui caricature l’accent du Tennessee et Marlon Brandon par la même occasion – et une jeune juive (Mélanie Laurent), rescapée du massacre de sa famille, qui dirige un cinéma indépendant. Pensez si ça nous touche. Ne cherchez par dans les Basterds une quelconque vérité historique, Tarantino nous offre juste une brillante fantaisie de guerre, spectaculaire et drôle, avec quelques moments d’anthologie (la leçon d’italien !) et une distribution internationale de grand luxe.

Comme à côté de toute cette fureur, le Pique-nique à Hanging Rock paraît calme… et pourtant, il est bien étrange. Réalisé en 1975 par Peter Weir (le Cercle des Poètes Disparus, Witness…), il nous plonge dans une chaude journée de la Saint-Valentin 1900 en Australie : le pique-nique d’un groupe de collégiennes d’un établissement victorien prend une drôle de tournure suite à la disparition de certaines jeunes filles. Film sensuel, envoûtant, lyrique, Pique Nique à Hanging Rock porte un regard beau et violent sur l’adolescence, 25 ans avant le Virgin Suicide de Sofia Coppola.

Tous les jours à 14h, Les 7 Mercenaires (The Magnificent Seven) mènent leur combat pour la justice, avec le même esprit de sacrifice que les 7 Samouraïs de Kurosawa qui ont inspiré Sturges. Sauf le mercredi, où l’Enfance de l’Art nous propose à la même heure de monter à bord de la Machine à Explorer le Temps de Georges Pal.

Bonne rentrée.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action