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L'Édito

Fortune movies.

L'Édito

Fortune movies.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Notre titre est un hommage à l’héroïne de Fremont, réfugiée Afghane et employée d’une fabrique de fortune cookies, ces petits gâteaux chinois qui renferment une promesse. Chaque film est une promesse et nous en avons beaucoup à vous faire cette semaine, dont certaines rehaussées de rencontres. Évidemment, Napoléon, le spectacle impérial de Ridley Scott reste à l’affiche, tout comme Goodbye Julia, de Mohamed Kordofani, et quelques autres films que nous défendons depuis la rentrée. Mais voyons d’abord les événements. 

Mercredi à 20h, l’historien Olivier Hadouchi, la réalisatrice Katia Jarjoura et Jinane Mrad, secrétaire de l’Association Jocelyne Saab, nous présenteront trois films dans le cadre de la Rétrospective de cette cinéaste militante qui su capter son Liban natal saisi par la guerre. Parmi ces docs, Le Front du refus, où elle filme de jeunes palestiniens qui se préparent à perpétrer des attentats suicides ; c’était en 1975…

En 1986, Philippe Lioret était chef opérateur du son et travaillait avec Michel Deville. Jeudi à 20h, celui qui est depuis devenu un talentueux réalisateur, remettra sa casquette de spécialiste du son à l’image pour animer le Ciné-club AFSI. Avec Philippe, nous regarderons Le Paltoquet, un savoureux polar décalé, servi par une pléiade de stars : Piccoli, Ardant, Auteuil, Bohringer, Moreau, Piéplu, Yanne….  

Le lendemain à la même heure, nous aurons droit à une rareté proposée par notre ami chercheur Carlos Tello, très heureux de feuilleter avec nous Le Livre d’image, de Jean-Luc Godard. Ce film expérimental de l’insatiable iconoclaste a inspiré le titre du ciné-club de Carlos. Image & Parole vient de Godard, comme pas mal d’innovations dans la grammaire cinématographique. On ne lui rend jamais assez hommage. 

Figure de la jeune génération qui grenouille au Grand Action, Adrio Guarino a imposé sa gouaille, son énergie et sa joie de programmer. Samedi à 17h15, il lance son ciné-club Merci le court où l’on verra quelques perles de petits formats. Simone Hazanavicius, Luàna Bajrami, Arthur Beaupère, Alexander Norton, Vincent Fontano et Jean-Mathieu Fresneau, toutes et tous cinéastes en devenir, seront dans la salle pour montrer leur film, en parler, et recueillir vos applaudissements. 

Dimanche à 16h, les impatients pourront voir Past Lives, en avant-première. Nous sortirons mercredi prochain ce très joli premier long métrage de Celine Song et aurons donc l’occasion d’y revenir…

On pourra enchaîner à 18h avec une séance Du Décor à l’Ecran, autour de Trois souvenirs de ma jeunesse, celle de Paul Dedalus perdu dans le dédale de son identité. Arnaud Desplechin accompagné de son chef décorateur, Toma Baqueni, seront sur le plateau du Grand Action pour se souvenir du tournage. 

Lundi à 20h, comme chaque lundi jusqu’au 18 décembre, nous accueillons le Festival d’automne à Paris et la sélection d’Yto Barrada, directrice de la Cinémathèque de Tanger. Bon choix, puisque nous verrons le film-manifeste féministe de Delphine Seyrig, Sois belle et tais-toi. Nicole Fernández Ferrer et Nataša Petrešin-Bachelez, les deux commissaires de l’exposition Défricheuses, présentée à la Cité internationale des Arts jusqu’au 20 décembre, échangeront avec vous. 

Le Club Positif de mardi 20h, présenté par Dominique Martinez, bouclera cette riche semaine d’événements avec La Isla minima, vénéneux polar multi-primé de l’espagnol d’Alberto Rodriguez. 

La semaine nous emmène aussi à Fremont grâce à Babak Jalali, jeune réalisateur d’origine iranienne, qui signe ici son quatrième long-métrage. Fremont est une petite ville de Californie où vit une importante communauté afghane, exilée depuis que leur pays est retombé aux mains (sales) des Talibans. Donya, ancienne traductrice, y a trouvé refuge et écrit des messages pour une fabrique de fortune cookies. L’occasion pour cette jeune insomniaque de lancer des appels, et pour le réalisateur de composer un joli portrait nostalgique, de partager ses tourments et de suivre sa quête. On sent l’influence de Kaurismäki et de Jarmusch dans le délicat 4/3 en noir et blanc de cette fable sensible, qui parle aussi de déracinement et de solitude. 

N’oubliez pas les autres films de la semaine (voir ci-dessous) et notre programmation jeune public avec deux grands classiques de l’animation : mercredi à 14h30 nous verrons Kerity la maison des contes de Dominique Montféry et, dimanche à 14h, Suzanne de Lacotte viendra nous présenter la Princesse Mononoké d’Hayao Miyazaki. 

Excellente semaine.