Au 22esiècle, un vaisseau terrien se pose sur une lointaine planète afin de rechercher les éventuels survivants d’une précédente expédition. Il n’y a qu’un seul rescapé, un savant, qui exhorte les sauveurs à rebrousser chemin. Décidée à accomplir sa mission, l’équipe débarque et fait la connaissance du savant, de sa fille ingénue et de son robot ultra-perfectionné, fruit du savoir immense d’une civilisation disparue. Mais le danger guette, et de façon plus sournoise qu’on ne le croit...
Cette Planète ne devait être qu’un film de série B de la MGM au budget confortable. 50 ans plus tard, c’est devenu un film culte, inspirateur de la Guerre des Etoiles et autres Star Trek. Plusieurs facteurs sont responsables de ce fabuleux destin : le scénario (où l’on peut voir une lointaine inspiration de la Tempête de Shakespeare), les décors (signé Arthur Lonergan), la musique, l’une des premières compositions électroniques (œuvre d’un couple de précurseurs, Louis et Bebe Barron), et surtout le robot Robby. Inventé par le directeur artistique Robert Kinoshita, il fit une carrière solo, joua dans d’autres films de SF et, reproduit en figurines ou sur des T-Shirts, fut le premier exemple du merchandizing cinématographique. Au delà de ses qualités formelles, de Robby et de la lumineuse présence ingénue et assez dénudée d’Anne Francis, l’originalité du film réside dans une idée simple et gonflée : construire une vraie menace, sans qu’il n’y ait de méchant. Ou alors inconsciemment. Même si l’on ne peut donner à cette Planète le titre de chef d’œuvre, c’est un film essentiel, touchant et marquant, qui séduira dès 8 ans.
Bernard-Pierre Molin