En 2012, invité par la Serpentine Gallery de Londres à exposer et à réaliser un film, Jonas Mekas veut clore le journal en 16mm qu’il a débuté à la fin des années 1940 avec les prises non retenues, le matériel écarté au montage, accumulé au fil des ans, qui peu à peu s’abîmait et s’effaçait, menaçant de disparaître.
Dans ma salle de montage, il y a une étagère avec plein de boîtes de film qui remontent jusqu’aux années 1950. C’est du matériau lié à mon travail, de 1950 jusqu’aujourd’hui, mais qui n’a pas trouvé sa place dans mes films. En langage cinématographique, ce sont des chutes, des scènes coupées. Et elles sont toutes en train de s’effacer, doucement. Certaines ont déjà disparu. À l’occasion de mon exposition à la Serpentine, j’ai décidé qu’il était temps de rassembler tout ce matériau dans ce qui sera mon dernier film sur pellicule. Le résultat est ce que vous allez voir. Beaucoup d’images de ma vie de famille, de mes amis, de la ville, de la nature, de mes voyages en Lituanie. Toutes assemblées dans mon "ordre" hasardeux habituel.
Jonas Mekas