Zeca a une routine bien établie : Il essaye de se lever tôt pour prendre le bus et, après une heure et demie de trajet vers la ville voisine, arriver à l’école où il est bibliothécaire. Alors que sortir du lit devient de plus en plus difficile, sa routine quotidienne commence à s’enrayer. Un jour, Zeca rencontre Luisa.
La simplicité programmatique du titre du nouveau film d'André Novais Oliveira semble nous préparer à une histoire canonique : deux âmes en peine qui se rencontrent à un moment déterminant de leurs vies.
Mais sans les affects du mélodrame ou les clichés de la comédie romantique, le cinéaste nous entraîne au gré d'une mise en scène toute en souplesse, sur un terrain d'une quotidienneté désarmante, entre difficulté d'être au monde et d'être soi. Zeca et Luisa sont tous les deux affectés par leur routine, jusque dans leur santé mentale et c'est paradoxalement par ce déséquilibre que se crée le terrain de la rencontre. Porté par les interprétations saisissantes de Renato Novaes et Grace Passô, le film se révèle d'une humilité et d'une limpidité précieuses, refusant les facilités du drame pour mieux faire perdurer la légèreté des premiers instants.
— Victor Bournerias