Le cinéaste Théo Angelopoulosmeurt le 24 janvier 2012, renversé par une moto, sur le plateau de tournage de son dernier film. Il était entouré de son équipe dont je faisais partie.Dans ce film inachevé, il racontait les destins des victimes de la crise grecque. Ironie du sort, les ambulanciers censés le secourir sont tombés en panne, les restrictions budgétaires ne leur permettant plus d’entretenir leurs véhicules. C’est la crise elle-même qui a tué Théo.Dans une lettre filmée que je lui adresse, je retourne en Grèce. Et la liste des victimes de la crise n’a cessé de s’allonger, cette misère répondant à une autre que Théo avait senti venir : celle de l’arrivée massive de réfugiés qui se retrouvent piégés en Grèce avec la fermeture des frontières.Pourtant, une résistance citoyenne s’organise chaque jour pour faire sortir de l’ombre ceux qui sont aujourd’hui menacés d’effacement.