Deux paumés de la vie se rencontrent en faisant du stop ; le premier vient de terminer son tour du monde dans la marine où il s’était engagé pour fuir sa future paternité. Cinq années plus tard, il souhaite rencontrer son fils. Le second sort juste de prison après avoir purger 6 ans pour une bagarre. Avec son petit pactole de 3000 dollars, il rêve d’ouvrir une station-service. Les deux décident de voyager ensemble jusqu’à la ville où vit l’ex-femme de l’ex-marin. Ils partageront de nombreuses aventures et trouveront la désillusion au bout de la route…
Dès la fin des années 60 aux USA, de jeunes réalisateurs émergèrent, faisant souffler un vent de renouveau du cinéma américain. Parmi les Scorsese, Schlesinger, Penn et beaucoup d’autres qui mettaient en lumière l‘envers et les laissés pour compte de « l’american way of live », Schatzberg occupe une place particulière. D’abord parce qu’il vient de la photographie de mode et aussi parce que son œuvre est toujours liée à la solitude. Dans son premier film, Portrait d'une enfant déchue, Faye Dunaway incarne une prostituée en chute libre et, dans le second, Al Pacino, le junk de Panique à Needle Park (The Panic in Needle Park). Il (Al) est ici l’un des deux protagonistes de L’Épouvantail et partage sa solitude avec celle d’un autre perdu, incarné par Gene Hackman. À la différence des deux films précédemment cités et de quelques autres de la même époque (Macadam Cowboy), les deux « héros » rêvent de s’intégrer dans le monde. Leur échec n’en sera que plus tragique. Ce beau road-movie, parfois truculent, drôle, iconoclaste, remporta une légitime Palme d’Or à Cannes en 1973.