Le cinéma a contribué à faire de l’épouvante un genre à part entière qui, à force d’effets « gore », occupe toujours une place sur les écrans.Dans les années 20, l’expressionnisme allemand, Lang ou Murnau, inventent une esthétique de la peur. Dix ans plus tard, les immigrés Austro-Allemands apportent leur art de l’ombre à la machine hollywoodienne. Il suffit alors de quelques acteurs suffisamment cinglés comme Bela Lugosi ou doués comme Boris Karloff, réunis pour la première fois dans ce film, pour incarner les mythes de la littérature et s’imprégner durablement dans le rayon cauchemar de nos cerveaux.Ulmer, qui participa à l’aventure des Hommes du Dimanche avec Siodmak, fit une curieuse carrière en Amérique. Le Chat Noir, porté par les deux stars de l’épouvante, est son premier succès. Inspiré par Poe, ce film étrange et mortifère est un modèle ; on y trouve tous les codes de l’épouvante, des cercueils de verre aux mimiques des acteurs. Ulmer signa par la suite quelques inégales curiosités mais prétendait avoir réalisé des centaines de films. Opportuniste et un peu mythomane... N’est-ce pas cela, être cinéaste ?