Chaque année, Barbara et Johnny vont fleurir la tombe de leur père. Peu enclin à prier, Johnny se souvient du temps où il était enfant et où il s'amusait à effrayer sa soeur en répétant d'une voix grave : "Ils arrivent pour te chercher, Barbara."La nuit tombe. Soudain, un homme étrange apparaît. Il s'approche de Barbara puis attaque Johnny, qui tombe et est laissé pour mort. Terrorisée, Barbara s'enfuit et se réfugie dans une maison de campagne. Elle y trouve Ben, ainsi que d'autres fugitifs. La radio leur apprend alors la terrible nouvelle : des morts s'attaquent aux vivants.
Film culte tourné dans des conditions d’amateur, La Nuit des morts-vivants a fait frissonner des générations de cinéphiles. La peur qu’il suscite n’est pas due à des effets chocs ou grand-guignolesques, mais à un réalisme froid et objectif : noir et blanc quasi documentaire, acteurs inconnus qui font de leurs personnages des individus comme vous et moi, observation clinique des morts-vivants en action – deux fameuses scènes de cannibalisme qui furent parfois expurgées –, plus une absence générale d’explications qui privilégie l’action, brute et brutale. Cette impressionnante efficacité narrative se double aussi d'un regard politique assez violent sur la société américaine : la guerre du Vietnam battait alors son plein, et les problèmes raciaux étaient toujours d'actualité. Le héros est un Noir, et le dénouement indique clairement le nihilisme du cinéaste... Les innombrables imitations de La Nuit des morts-vivants n'ont jamais retrouvé la force, parfois insoutenable, de l'original…
Aurélien Ferenczi, Télérama