Toxic Mango Khavn / 2006 / Philippines / n&b / sonore / numérique / 5’27
Guima et Aras sont des amants à destin tragique dans cette histoire sardonique de fruit et de génocide planétaire. Un jour, une mangue noire apparaît soudainement dans l'arbre de Guima et Aras. Manger ou ne pas manger : telle était leur question. "Toxic Mango" est un film muet en noir et blanc qui rumine un avenir dystopique où les effets de la tragédie de la marée noire ont atteint des proportions cauchemardesques.
We Have Always Known The Wind’s Direction Inas Halabi / 2019 / Palestine / couleur / sonore / numérique / 12’
Grâce à un agencement fluctuant de conversations, d'interviews et de prises de vue en extérieur expressives, We Have Always Known The Wind’s Direction étudie le possible enfouissement de déchets nucléaires dans le sud de la Cisjordanie. Mais alors que les images défilent entre des conversations fragmentées avec un physicien nucléaire et des paysages qui sont inconfortablement accompagnés par ce que nous entendons (et parfois teintés d'un rouge de mauvais augure), un autre contexte émerge. De diverses manières, la transmission de l'information est contrecarrée, retenue ou retardée, et le film en vient à tourner autour des questions de représentation et de transmission. L'isotope Césium 137, invisible mais mortel, pourrait être considéré comme une synecdoque pour une invisibilité plus insaisissable - les réseaux systémiques de pouvoir et de contrôle dans la région - et ce travail comme une méditation sur la manière de rendre compte de ce qui est in-filmable et pourtant inexorable.
Meta Ekologi Gotot Prakosa / 1979 / Indonésie / n&b / sonore / 16 mm > numérique / 14’
Première projection parisienne de ce film, réalisé en 1979 par le cinéaste expérimental légendaire indonésien Gotot Prakosa (1955-2015).
« [Meta Ekologi] a été réalisé en 1979 et est basé sur une performance de Sardono W. Kusumo et de son groupe. On les voit dans une piscine de boue dans un bidonville de Jakarta, la population locale observant les artistes qui se couvrent entièrement de boue. C'est une réponse à une tentative de dialogue avec l'écologie de la terre et de l'eau. L'humanité exprime ses sentiments à travers le corps en essayant de ne faire qu'un avec l'univers. Elle fait référence aux paysans qui travaillent la terre et sont couverts de boue. C'est un processus de poétisation. »
Gotot Prakosa, “Interview with Gotot Prakosa”, Cantrills Filmnotes, 1990.
Piramide Erosianade Colectivo los Ingrávidos / 2019 / Mexique / couleur / sonore / 16 mm > numérique / 8’50
Jadis, la Pyramide était une montagne.
Puchuncaví Jeannette Muñoz / 2014-2024 / Chile-Suisse / couleur et n&b / sonore / 16 mm / 15’
“Un gros plan montre trois pélicans absorbés dans leur routine quotidienne de nettoyage et de toilettage après que les poissonniers leur ont jeté les restes de poissons en filets. Les fragments suivants offrent un aperçu de l'environnement, avec des baigneurs et une architecture industrielle, sans hiérarchie narrative ou visuelle. Puchuncaví est un projet de film, une collection de fragments que j’ai commencé à filmer en 2014. Les fragments se succèdent comme des strates hétérogènes et sans lien entre elles, révélant une multiplicité perçue seulement en errant sans but à travers Puchuncaví et en découvrant un réseau complexe de réalités. Le nom de cet ancien site amérindien, situé sur la côte pacifique du Chili, est un mot mapudungún (Mapuche) que l'on pourrait traduire par « où les fiestas abondent ». Ce nom contraste avec le développement industriel plus récent de la région, qui comprend des raffineries de cuivre, des centrales à turbine à vapeur et un port maritime.” JM
Nous ne sommes pas au monde Sothean Nhieim / 2001 / Cambodge-France / couleur / silencieux, son en direct / Super 8 / 10’
Des paysans cambodgiens, errants, dépouillés de leur terre, décident de camper devant l’assemblée nationale pour ne pas disparaître, pour ne pas oublier, pour honorer les damnés et les disparus. Rimbaud avait raison.
Projection accompagnée d’une performance chantée par le cinéaste.