Dans ces lieux où on se côtoie sans se rencontrer, où la techno gère la pulsion des
corps, ils dansent, ils se balancent, ils se fondent dans cette hydre primordiale faite
du corps des hommes.
Dans l’abrupt désir de l’autre, ils sont des hommes entre eux, qui se suffisent. Elle est la Fille. Belle à couper le souffle, elle est laissée pour compte. Dans les toilettes, elle se coupe les veines avec une lame de rasoir. Deux fins traits parallèles et qui ne se rejoignent que dans le sang qui sourd. Et c’est ainsi qu’ils se rencontrent. Lui qui n’aime pas les femmes, elle le paiera pour la regarder dit-elle :
- Par là où elle n’est pas regardable.
- Ce sera cher, dit-il.
- Je vous paierai.
Quatre nuits. Dans une maison de nulle part, juchée en haut de la falaise et dans laquelle on entre par un perron à quatre colonnes. Quatre nuits pour se confronter, elle à lui. Car c’est du regard des hommes qu’est constituée l’obscénité des femmes. Quatre nuits pour affronter l’indicible, pour explorer l’inmontrable : ce qui est secret. Comme dans l’Hébreu de la Genèse où « secret » se dit comme « nudité », littéralement : ce qu’on ne doit pas voir. Parce que la nudité des corps perce la nudité des âmes, elle révèle la conscience. L’intime est l’interdit par excellence : qui vous laisse INTERDIT.